Une fusée chinoise incontrôlable va s'écraser sur Terre, mais personne ne peut prédire où

Le mois dernier, Thomas Pesquet s'envolait vers l'ISS. L'astronaute va y passer les 6 prochains mois, permettant au passage à ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux de découvrir régulièrement sa vue depuis l'espace. L'actualité spatiale est riche en rebondissements, en particulier quand le Pentagone révèle qu'une fusée chinoise incontrôlable doit s'écraser sur Terre dans les prochains jours, sans que son point d'impact ne puisse être anticipé.

une fusée incontrôlable à la trajectoire impossible à déterminer

Comme le rapporte Le Monde, via l'AFP, ce mercredi 5 mai, le Pentagone, quartier général du département de la Défense américaine, a annoncé qu'une fusée chinoise incontrôlable doit pénétrer dans l'atmosphère de la Terre ce samedi 8 mai. Une fusée qui a été utilisée jeudi dernier pour lancer le premier élément de la CSS, la station spatiale chinoise. C'est le corps de cette dernière qui doit désormais effectuer un retour sur Terre. Problème : lors de la séparation du module spatial, le lanceur a adopté une trajectoire irrégulière en tournant en orbite autour de la Terre. Son altitude diminue lentement et il est actuellement quasiment impossible de déterminer son point d'entrée dans l'atmosphère. 

Selon le porte-parole du Pentagone, il est encore trop tôt pour savoir si les débris devront être détruits. "Nous le surveillons, nous le suivons d’aussi près que nous pouvons. Mais il est tout simplement trop tôt pour savoir où il va aller et s’il y a quelque chose à faire." Aucune solution n'est pour le moment écartée. Néanmoins, il est possible que la fusée se désintègre lors de son entrée dans l'atmosphère. Les débris, de petites tailles, seraient alors considérés comme moins dangereux. De plus, sachant que la surface de la Terre est recouverte à 70% d'eau, le corps de la fusée risque bel et bien de terminer sa course au fond des océans. 

Malgré tout, il convient de rappeler que ces débris pourraient également atteindre une zone habitée, un malheureux automobiliste ou encore un navire malchanceux. D'autant que ce n'est pas la première fois qu'un problème du genre est causé par le programme spatial chinois. En avril 2018, un laboratoire spatial Tiangong-1 se désintégrait en rentrant dans l’atmosphère terrestre deux années après l'arrêt de ses fonctions. Selon la Chine, cet événement était sous leur contrôle. 

la CSS, concurrente directe de l'ISS

La China Space Station ou CSS est composée de trois modules. Baptisée Tiangong, "palais céleste" en chinois, cette station doit être opérationnelle fin 2022. Grâce à elle, la Chine possèdera une présence permanente dans l'espace, sans avoir à se soucier des collaborations avec les autres acteurs de l'industrie. Une station qui doit être opérationnelle pendant 10 à 15 ans, période durant laquelle jusqu'à trois astronautes pourront y exercer des missions de six mois. Des programmes scientifiques qui permettront de préparer les futures missions d'exploration de la Lune, mais surtout la future base lunaire, qu'elle soit orbitale ou terrestre.

Une base conçue en partenariat avec la Russie, qui permettra ainsi à la Chine de s'imposer comme une puissance majeure de la conquête spatiale. Tiangong devrait peser plus de 100 tonnes. Malgré tout, elle restera trois fois plus petite que l'ISS et se situera à une altitude variant entre 340 et 450 kilomètres. Si la Chine a dû s'atteler à la construction de sa propre station, c'est parce que le Congrès américain a fait passer une loi en 2011 empêchant tout contact entre les États-Unis et le programme spatial chinois pour des raisons de sécurité nationale.