Japon : cette étude troublante sur l'avenir de la population dans 500 ans
Le Japon n'est décidément pas un pays comme les autres. Une récente étude démontre tous les japonais pourraient porter le même nom de famille d'ici 2500. Un cas d'école unique dans le monde.
Tous les japonais auront le même nom dans 500 ans
On se croirait dans un film dystopique. Une récente étude menée par un centre de recherche de l’Université de Tohoku dans le cadre d’une campagne de sensibilisation créée afin sensibiliser les Japonaises qui abandonnent leur nom au profit de celui de leur conjoint lors d’un mariage révèle que dans plusieurs années, tous les japonais porteront le même nom de famille. Un véritable fléau pour l'identité.
À la différence de la France, qui autorise la femme à transmettre uniquement son nom de famille à son ou ses enfants depuis mars 2022, le Japon n'autorise pas cette pratique. Dans l'archipel, lorsqu'un enfant nait, il adopte le nom de famille du père. Et lors d'un mariage, c’est la femme qui abandonne son patronyme au profit de celui de son époux. Cela ferait suite à une loi qui interdit les couples mariés de porter deux noms différents. Une norme que seul le Japon applique dans le monde entier.
Sato, un nom de famille unique en 2500
Selon l'étude, les conséquences de cette loi seraient désastreuses pour la diversité des noms de famille et l'identité de chacun. En 2446, le nom de famille Sato — le plus courant aujourd'hui au Japon — sera celui de 50% de la population japonaise. Pire, il sera l'unique patronyme d'ici 2531 selon les estimations.
Pour arriver à ces résultats, Hiroshi Yoshida, le directeur de l'étude, a collecté les noms de famille des habitants du Japon à partir d'un site internet, puis a examiné comment le nom Sato évoluait en proportion de la population japonaise. Il a remarqué un taux de croissance important d'une année à l'autre. Entre 2022 et 2023 par exemple, le nombre de Sato a déjà augmenté de 0,83%.
« Si tout le monde devient Sato, il faudra peut-être nous appeler par nos prénoms ou par des chiffres », a déclaré Hiroshi Yoshida, dans le journal Le Mainichi. « À cause de ce système et de la dégringolade démographique que subit l’archipel, 50 000 des 130 000 noms de famille que comptait le Japon à l’ère Meiji sont “en voie de disparition » rapporte Science&Vie. « En plus d’être extrêmement inconvenante, cette situation nuirait à la dignité de chaque personne, car les histoires familiales et régionales que portent les noms seraient tout simplement perdues ».