Lost : ces révélations choquantes sur les coulisses de la série à succès créent la polémique
Pendant six ans, la série Lost : Les Disparus a tenu en haleine des millions de téléspectateurs. Mais aujourd'hui, on apprend que tout n'était pas rose dans les coulisses de cette œuvre culte. C'est même tous le contraire, à en croire certains témoignages faisant surtout état de racisme récurrent.
Une enquête retentissante sur Hollywood et le monde du cinéma
La Série Lost, sous-titrée Les Disparus en France, a vu le jour en septembre 2004. Créée par J.J. Abrams, Jeffrey Lieber et Damon Lindelof, la série a rapidement su séduire le public. Malgré sa fin qui en a déçue plus d'un, celle-ci a acquis un statut culte. Mais à l'époque, on ne se doutait pas des conditions de travail des équipes derrière le projet, et en particulier des acteurs de couleur. Et autant le dire sans détour : celles-ci étaient extrêmement toxiques.
C'est en tout cas ce qui ressort de l'enquête menée par la journaliste américaine Maureen Ryan, dont elle fait part dans son livre Burn It Down: Power, Complicity, and a Call for Change in Hollywood, à paraître le 6 juin prochain. On y retrouve de nombreux témoignages d'individus travaillant dans l'industrie du cinéma et des séries TV, qui témoignent de la toxicité du milieu et des nombreux comportements abusifs que l'on y retrouve. Parmi les œuvres concernées, on retrouve donc Lost : Les Disparus.
Des conditions de travail toxiques
Le livre de la journaliste Maureen Ryan n'est pas encore paru en librairies. Mais nos confrères de Vanity Fair ont pu s'en procurer des extraits, qui ont fait l'objet d'un article long, très long, de leur part. Mais la longue enquête qui a été menée peut malheureusement se résumer en seulement quelques mots : dans les coulisses du tournage de Lost, l'ambiance était extrêmement toxique. Et cela était principalement dû à une chose : un racisme constant semble être rapidement devenu la norme sur le plateau. Harold Perrineau, l'interprète de Michael, a alors réalisé une chose : oui, des acteurs et actrices sont parfois choisis non pas pour leur talent, mais pour leur couleur de peau. Il déclare ainsi qu'il est "devenu assez vite évident [qu'il] était le noir de service", tandis que "Daniel [Dae Kim] était la caution asiatique" de la série.
A coté de ces "cautions", il y avait les vrais héros, à savoir Jack, Kate, John et Sawyer, respectivement incarnés par Matthew Fox, Evangeline Lilly, Terry O'Quinn et Josh Holloway, tous les quatre blancs de peau. Les acteurs de couleurs auraient également reçus des salaires moindres et subits plus de contraintes (moins de temps pour tourner certaines scènes, horaires plus contraignants, relégation au second plan lors des séances photos, etc). Un manque d'égalité dans le traitement des personnages et de leurs interprètes, que reconnait aujourd'hui Damon Lindelof, co-créateur de Lost, qui plaide un "manque fondamentale d'expérience en tant que manager et chef" :
Il y avait une attention disproportionnée accordée à Jake, Kate, Locke et Sawyer, les personnages blancs. Harold avait totalement raison de le souligner. C'est l'une des choses au sujet desquelles j'ai eu de profonds regrets durant les deux décennies qui ont suivi.
Malgré ce mea culpa, les témoignages sont accablants : si le personnage interprété par Harold Perrineau a fini par disparaître en grande partie de la série, c'est parce que Damon Lindelof l'aurait viré après que celui-ci l'a traité de raciste. Le scénariste et producteur Carlton Cruse est aussi dans le collimateur de la journaliste Maureen Ryan. Lui déclare qu'il n'avait pas conscience des conditions toxiques imposées à une partie du casting à l'époque, tout en affirmant qu'il ne se rappelle pas qu'on soit venu se plaindre de la situation. Une chose est sûre, la sortie du livre Burn It Down n'a pas fini de faire des émules.