Star Wars : l'acteur de Lando a souffert de ces menaces absurdes

Si l'arrivée d'Internet et des réseaux sociaux a démultiplié le nombre de fans toxiques, comme le faisait si justement remarqué George R.R. Martin, ce n'est pas pour autant qu'ils n'existaient pas autrefois. Billy Dee Williams, l'interprète de Lando dans la seconde trilogie Star Wars, imaginée par George Lucas entre 1977 et 1983, en a fait les frais. Comme il le raconte dans une autobiographie à paraître, l'acteur a subit la haine et le racisme des spectateurs après avoir trahi Han Solo à l'écran.

entre racisme et backlash, Billy Dee Williams revient sur une période compliquée

Billy Dee Williams, aujourd'hui âgé de 86 ans, a beaucoup souffert de la haine des fans de Star Wars. L'oeuvre de George Lucas n'a pas engendré une faction "d'extrémistes" du jour au lendemain, comme le prouvent les mémoires de l'acteur, What Have We Here? Portraits of a Life, en vente dès le 13 février prochain. L'interprète de Lando Calrissian y explique avoir été menacé par le passé, tout ont pu l'être à l'époque actuelle John Boyega (Finn) ou Kelly Marie Tran (Rose Tico), qui a même quitté Instagram à cause du harcèlement. Leur point commun ? Être issus de minorités... Déjà, en 1980, lors de la sortie de L'Empire contre-attaque, Billy Dee Williams reçoit un déferlement de haine de la part des fans pour avoir trahi Han Solo (Harrison Ford), piégé dans la carbonite à la fin du film.

Feb. 14 : Main Character Says "I Love You”
Princess Leia to Han Solo.
The Empire Strikes Back - 1980 #StonegasMovieChallenge2019 #TCMParty pic.twitter.com/6mX9HuuEHw

— Barry+ # (@bmerer) February 14, 2019

Presque partout où j'allais, les fans me haranguaient pour avoir trahi Han Solo. Dans les avions, on me regardait de travers. "Comment avez-vous pu ?" gronde une hôtesse de l'air. À l'épicerie, un homme faisant ses courses avec son fils adolescent m'a regardé avec dégoût. "Je devrais vous mettre au congélateur", a-t-il dit, tandis que son fils acquiesçait. La réaction la plus dure a eu lieu dans la cour de récréation de l'école de ma fille. L'après-midi, alors que j'attendais dans la cour pour aller la chercher, des parents m'ont regardé d'un air renfrogné. Puis, après la sonnerie, j'ai eu droit au même traitement de la part des amis de [ma fille] Hanako. "M. Williams, vous avez vendu Han Solo. Pourquoi avez-vous fait ça ? Maintenant Han Solo est mort."

C'était risible jusqu'à ce que cela ne le soit plus - jusqu'à ce que je sente qu'une histoire raciste était en train de se préparer. C'est alors que j'ai pris du recul, levé les mains et demandé aux gens d'attendre une minute avant de me critiquer davantage. Je pense que j'ai fait du bon travail en jouant Lando comme un personnage douteux. Mais Lando n'était pas un mauvais garçon, ai-je expliqué. Même s'il semblait avoir trahi son meilleur ami, la vérité était que Lando était pris au milieu d'une situation entre Han Solo et Dark Vador. Il devait s'accrocher à sa propre situation et gagner du temps sans contribuer à la disparition totale de son ami.

C'était une scène complexe, soigneusement chorégraphiée, avec Lando semblant abandonner Han, et Leia professant son amour pour le héros de l'Alliance rebelle, qui, malgré les circonstances désastreuses, répond calmement à son aveu sincère par la célèbre phrase "Je sais". Ce que très peu de gens savaient et que le reste d'entre nous a appris bien plus tard, c'est que George [Lucas] a créé cet incroyable cliffhanger parce que Harrison [Ford] n'avait signé un contrat que pour le film original et sa suite, et qu'il n'était pas sûr de vouloir rejouer Han Solo. George ne voulait pas le tuer au cas où il reviendrait. Han a donc été congelé et j'étais le méchant désigné.

REYLO AWARDS | FAVORITE PLATONIC RELATIONSHIP

#04 Han Solo and Lando Calrissian (8,7%) pic.twitter.com/fpdDwKR0o6

— reylo awards (@reyloawards) July 6, 2020

Dévoilé en exclusivité par nos confrères de People, cet extrait prouve bien à quel point la communauté de fans de Star Wars est problématique depuis son origine. Entre racisme, misogynie et plus globalement haine envers la nouveauté ou la différence, comme l'a expérimenté le réalisateur des Derniers Jedi, cette faction haineuse de spectateurs n'a pas de quoi être fière de son comportement.