Les six volontaires de la simulation de vie sur Mars sont de retour !
C'est enfermé dans un dôme de 11 mètres de diamètre et de 6 mètres de hauteur que les 6 volontaires ont vécu une expérience unique durant une année entière. Leur mission : récolter des informations utiles pour envoyer des astronautes sur Mars. Le but était notamment de savoir si la vie sur Mars était possible sur le plan technique et psychologique pour un équipage. De réelles conditions de vie sur une autre planète ont été respectées, les sorties du dôme étaient autorisées, mais en combinaison spatiale, les contacts avec l'extérieur se limitaient à des e-mails avec un délai d'attente de 20 minutes et la nourriture était bien entendu déshydratée ou en boîte.
L'équipage se composait de 3 hommes et 3 femmes dont le français Cyprien Verseux, diplômé de l’école Sup’Biotech qui s'est confié par téléphone à 20 minutes sur son expérience. Le reste de l'équipage se composait d'une physicienne allemande et de quatre américains : un pilote, un architecte, une médecin/journaliste et une scientifique spécialisée dans les sols.
Une mission réalisable
Selon Cyprien Verseux, une mission sur Mars est réaliste dans un futur proche. Il explique : "les problèmes techniques et psychologiques peuvent être surmontés".
Etre enfermé avec les mêmes personnes durant une année dans un si petit espace peut en effet mener à des tensions :
C’est quelque chose qu’il faut vraiment surveiller pour un voyage sur Mars. Et puis vers la fin, on savait qu’on n’avait plus que quelques mois ensemble donc on a fait un effort. (...) Il y a eu des moments plus difficiles que d’autres, mais ça ne m’a jamais traversé l’esprit d’abandonner !
Les espaces intimes sont en effet réduits et peu insonorisés !
La monotonie était également un problème qu'a aborder Cyprien Verseux, même si l'équipage était plutôt occupé avec leurs expériences.
On avait énormément à faire, donc on ne s’ennuyait pas. Mais le soir, on se disait qu’on aimerait bien voir autre chose que le dôme. On avait de la réalité virtuelle, des masques qui nous donnaient l’impression d’être sur la plage ou dans la forêt, ça aidait un petit peu. Je n’ai pas lu tant de livres que ça, à cause du manque de temps et parce que j’avais amené une liseuse électronique en me disant que ça prenait moins de place, mais ce n’est pas du tout la même chose que de lire un livre physique. J’ai aussi joué du ukulélé jusqu’à la fin, ça m’a vraiment beaucoup aidé, quand je sentais le stress monter par exemple.
Cyprien Verseux
Il y a aussi d'autres facteurs auxquels on ne penserait pas forcément, par exemple, les changements de saisons, que l'équipage n'a pas connu, mais aussi l'actualité qu'il est difficile de suivre dans ses conditions. Cyprien s'est dit très touché par les évènements du 13 novembre, mais il était également inquiet car il ne pouvait contacter ses proches dans l'instantané. Dans un registre plus léger, c'est aussi tout une année culturelle qu'il faudra rattraper ! On a d'ailleurs parlé à Cyprien de gens qui sortaient dans les rues pour chasser des Pokémons !
Le lieu choisi pour l'expérience était volontairement désert, aucun animal ni plante ne se trouvait à proximité.
Pour se garder en forme, l'équipage s'adonnait aussi à des exercices, adoptant le système D dans cet espace si réduit.
On avait un tapis de course qu’on pouvait utiliser quand il y avait du soleil car il marchait à l’énergie solaire, un vélo stationnaire, une barre de traction, des bandes de résistance et on utilisait aussi des sacs à dos remplis de miel pour faire des pompes et des tractions. Et si vraiment on ne pouvait rien faire d’autre on prenait un gros sac à dos rempli de poids et on montait et descendait les escaliers : on trouvait les moyens de se dépenser.
Un espace réduit pour une année d'isolement
Le régime alimentaire était également soumis aux conditions de vie sur Mars, des boîtes, des produits déshydratés, bref, que des denrées non périssables ! Cyprien s'est avoué très heureux de pouvoir à nouveaux manger des produits frais tels que les fruits.
Domemade food https://t.co/ms5CnD9Xgi pic.twitter.com/Ek0OiaJe2g
— Cyprien Verseux (@CyprienVerseux) June 18, 2016
Mais il ne faut pas oublier que le Français comme le reste de son équipage était présent pour mener des expériences qui ont porté leurs fruits !
Les résultats sont très encourageants, j’ai hâte d’être dans un laboratoire bien équipé pour continuer à travailler dessus. Ces bactéries, nourries à partir de ce qu’on trouve sur Mars, peuvent servir à faire de la nourriture, de l’oxygène, des biocarburants, mais aussi nourrir des plantes et des microbes, pour créer un écosystème miniature qui produit tout ce dont on a besoin pour survivre. Comme ça, au lieu d’amener des tonnes de ressources, les astronautes emmènent juste des tubes très légers, des graines, et utilisent ce qu’il y a sur Mars pour faire des systèmes de production qui sont presque indépendants de la Terre.
Une réadaptation progressive
Imaginez, pendant une année entière, ces 6 personnes n'ont vu personne d'autres qu'eux-même, isolés du reste du monde dans une partie de Hawaï sans vie (ni animaux, ni plantes) afin que les volontaires soient le plus possible en immersion. Le lieu a également été choisi car son architecture naturelle ressemble quelque peu à la planète rouge. Imaginez donc, le choc que cela doit représenter de revoir d'autres visages, de parler à d'autres personnes, de marcher au grand air, de retourner chez soi, en ville, dans le bruit et la foule... Cela ne peut se faire que par étape afin de ne pas brusquer nos 6 volontaires !
Ça va se faire progressivement. Là on est encore dans un ranch, isolés, on a des débriefings avec les chercheurs, on n’est pas encore vraiment relâchés dans la nature. La semaine prochaine on va prendre quelques jours de vacances à Honolulu, randonner, plonger, profiter de la mer, j’adore nager et ça m’a vraiment manqué. Puis en septembre je retourne à Paris pour deux semaines avant de reprendre mes recherches.
Car là si un des participants pète un câble, les autres savent que les secours peuvent arriver rapidement.
OKLM
A gauche sur la 3ème photo
Est ce que il s'en est vraiment passé des choses entre eux ? Si oui est ce par "nécessite" ou bien des histoires sentimentales on vu le jour ?
La coté psychologique n'est pas assez développé.
Quel sont les pokemons aperçu sur mars ?