Aux Etats-Unis, les amateurs de viande pourront bientôt retrouver de la viande de laboratoire dans leurs supermarchés aux côtés de la viande bovine, ou de la volaille traditionnelle. Un cadre réglementaire vient d'être mis en place, une initiative qui vise en partie à arrêter l'élevage de bétail.
La viande artificielle bientôt dans nos supermarchés ?
En 2016, la start-up californienne Memphis Meats présentait sa première boulette de boeuf fabriquée en laboratoire. Une première pour la firme qui a ensuite réitéré l'expérience l'année suivante avec du poulet et du canard. Memphis Meats va finalement pouvoir commercialiser ses produits, un cadre réglementaire ayant été mis en place ce vendredi 16 novembre, les deux partis concernés ayant trouvé un accord. En effet, concernant la commercialisation nord-américaine de la viande de laboratoire, le problème n'était pas situé au niveau de l'éthique de la vente, mais bien au niveau de la réglementation de ces produits et surtout, qui allait pouvoir s'en occuper. Aussi bien le ministère de l'Agriculture (USDA) que l'agence en charge de la sécurité alimentaire (FDA) souhaitaient récupérer le bébé.
Mais dans un communiqué commun publié ce vendredi, les deux entités annoncent se partager la charge. Tandis que la FDA s'attèlerait au contrôle de tout ce qui orbite autour des cellules, du prélèvement à la différentiation cellulaire, l'USDA s'occuperait de la production et de l'étiquetage des produits. Le gouvernement américain n'est pas le seul intéressé par cette alternative à la viande traditionnelle. En effet, les gouvernements singapourien, israélien et japonais ont démontré de l'intérêt pour cette technologie, d'autant plus qu'Israël peut compter sur la firme Aleph Farms pour faire évoluer ce domaine un peu particulier.
La viande de laboratoire pourrait donc devenir, à terme, un substitut à la viande d'élevage, une idée dont se réjouit Jessica Almy de The Good Food Institute :
"Nous attendons avec impatience le jour, dans un avenir pas si éloigné, où les familles américaines pourront partager un plat de viande fabriqué à partir de cellules".
Cette viande de laboratoire, en plus de contenter les besoins alimentaires de population grandissante, pourrait permettre de limiter les gaz à effets produits par l'élevage animal. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les animaux et l'agriculture liée à leur alimentation sont à l'origine de 15% des gaz à effet de serre, plus que la totalité des émissions liées aux transports. Les entités concernées doivent maintenant plancher sur un problème d'ordre étymologique, l'appellation du produit.
En effet, l'administration américaine n'a pas tranché sur la possibilité, ou non, d'appeler les produits issus de cellules animales "viande". Un sujet qui fait toujours débat, et sur lequel les entités sont confrontées à l'Association des éleveurs bovins américains, qui souhaite que le mot "viande" soit réservé aux produits issus de l'élevage animal.
Par Billy, il y a 5 ans :
Si ça peut faire baisser le prix du boeuf, c'est pas forcément une mauvaise idée.
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