Voici comment notre organisme réagit et traite la douleur
Vous vous souvenez certainement, il y a quelque temps, nous vous proposions de découvrir une vidéo d’un homme qui testait la douleur la plus forte du monde. Le jeune homme avait mis des gants remplis de Paraponera, des fourmis surnommées "balles de fusil" à cause de leurs douloureuses piqûres qui répandent du venin surpuissant dans le membre touché et ce, jusqu’à 12 heures. Il s’agit de la douleur la plus élevée sur l’échelle de Schmidt.
Aujourd’hui, et après avoir vu ou revu cette vidéo, nous vous proposons de mieux comprendre comment fonctionne le mécanisme de la douleur chez l’être humain.
La douleur : une notion subjective
Tout d’abord, la douleur est une notion relativement subjective. Lorsque l’on parle de la "pire douleur du monde" qu’un être humain peut vivre, la réponse peut être très différente d’un individu à l’autre. Bien entendu, une coupure avec un morceau de papier restera toujours moins douloureuse qu’une piqûre d’abeille ou qu’un accouchement… Il est donc assez difficile (voire impossible) de hiérarchiser les expériences qualifiées de douloureuses.
La douleur est donc à la fois psychologique et neurologique. A en croire la définition fournie par Wikipédia, la douleur est "une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable" liée à un stimulus nociceptif transmis par le système nerveux.
Le chemin de la douleur
Lorsque l’on vit une "expérience sensorielle désagréable", un message nerveux va circuler le long des nerfs autour de la zone de la lésion jusqu’au cerveau. Au cours de son voyage, le message va pouvoir augmenter ou diminuer en intensité. Quand le message "douloureux" va parvenir à la moelle épinière, un filtre modulateur fait son apparition. Il s’agit de la théorie du "gate control" ou "de la porte ouverte". Cette théorie a été mise en évidence en 1965 par Patrick Wall et Ronald Melzack. En gros, plus la porte est ouverte, plus le message nerveux est perçu comme intense. C’est donc pour cela que la sensation de douleur peut alors augmenter, se réduire et parfois même disparaître complètement.
Lors d’une brûlure, les terminaisons nerveuses qui vont nous signaler que nous avons mal sont situées dans la peau, les viscères et les muscles. Le message va arriver jusqu’à la moelle épinière grâce à la transmission par des fibres nerveuses. Une fois arrivé à la moelle épinière, le message va atteindre le cerveau et se transformer en douleur. C’est à ce moment là que notre corps va réagir en retirant la partie de notre corps situé sur la source de chaleur.
De la moelle épinière au cerveau
Quand le message parvient à la moelle épinière, il va atteindre plusieurs parties du cerveau à commencer par le thalamus et le cortex. C’est au niveau de ces structures que le message est décodé afin de localiser et traduire la nature de la douleur. Le cerveau peut également garder en mémoire certaines expériences passées en les comparant avec le message reçu. Il s’agit de ce que l’on appelle le processus d’apprentissage. D’autres zones gèrent les aspects émotionnels de la douleur pour adapter notre comportement à celle-ci.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le cerveau est insensible à la douleur en raison du fait qu'il ne possède pas de fibres nociceptives, ces terminaisons nerveuses qui permettent de faire circuler le message de douleur.
Depuis plusieurs années, on sait également que notre corps peut réguler la douleur en sécrétant des antidouleurs ou morphines naturelles que l’on appelle endomorphines ou endorphines. Les endorphines peuvent bloquer la porte ce qui inhibe notre perception de la douleur. Ainsi, on peut donc agir directement sur cette fameuse porte pour la fermer plus ou moins. C’est aussi grâce à cette théorie que l’on sait désormais que la douleur apparaît à la suite d’un déséquilibre entre le système inhibiteur et le système excitateur. Quand on reçoit un coup, notre corps fait face à une surcharge du système excitateur. En cas de problème avec notre système inhibiteur, cet équilibre peut aussi être rompu. Ce déséquilibre observé nous a permis de mieux comprendre les douleurs fantômes qui surviennent après l’amputation d’un membre par exemple.
Vous l’aurez compris, la douleur est un signal d’alarme qui permet à l’humain de réagir à une situation dangereuse. Chez l’homme, il existe plusieurs types de douleurs : aiguë, qui une fois traitée disparaît ou chronique (douleur de plus de 3 mois). Qu’importe le type de douleur, sa fonction reste la même : signaler un dysfonctionnement de l’organisme, une lésion ou une maladie. Elle est donc malheureusement nécessaire …
Sinon les endorphines c'est la grande classe pour ceux qui vont se faire tatouer aussi. Parce qu'à certains endroits c'est douloureux (même avec) mais on dit pas non à un petit coup de pouce de la nature hein ?
Mais le fait de l'injecter ça ne l'est pas trop ^^