Des journalistes témoignent avoir reçu des menaces de mort, après avoir écrit et publié des mauvaises critiques de Cyberpunk 2077. Un problème qui devient récurrent.
Une situation très problématique
Si Cyberpunk 2077 bénéficie généralement de bons résultats critiques (90/100 sur Metacritic), il n'empêche qu'une partie non-négligeable de ceux qui ont acheté le jeu critique ses nombreux bugs. Certains critiques professionnels ont cependant pointé du doigt plusieurs défauts du jeu, et ont reçu en retour harcèlement et menaces de mort.
Ainsi, la critique américaine Liana Ruppert, journaliste chez Game Informer, a témoigné auprès du média Inverse du harcèlement dont elle est la cible après avoir indiqué que CD Projekt Red n'était pas adapté aux personnes épileptiques. Dans l'un de ses papiers, la journaliste a déclaré avoir elle-même une crise d'épilepsie, en jouant à Cyberpunk 2077. En conséquence de quoi Liana Ruppert a reçu de faux messages de soutien, contenant des images susceptibles de déclencher une crise d'épilepsie.
Malheureusement, le cas de Liana Ruppert n'est pas un cas isolé, et les langues des journalistes commencent à se délier. Jeff Grubb, de VentureBeat, a lui aussi témoigné du harcèlement massif dont il a été victime, suite à sa mauvaise critique de Cyberpunk 2077. Lucide, le journaliste et vidéaste, explique que les critiques de jeux vidéo sont plus facilement victimes de harcèlement à cause du prix des jeux.
Nous ressentons une angoisse d'ordre économique face à la valeur des jeux. Quand on dépense de l'argent pour un jeu vidéo, on a envie de se sentir bien, et toute mauvaise critique peut être ressentie comme un frein. Notre premier réflexe est donc de nier la pertinence de la critique, et de punir son auteur. Parce que lorsque nous lisons une critique négative, nous en déduisons que le critique suggère que nous aurions pu mieux dépenser notre temps et notre argent. Lorsque nous passons des années à attendre quelque chose avec impatience, la dernière chose que nous voulons entendre, c'est qu'elle n'en vaut pas la peine.
D'autres facteurs peuvent expliquer que les critiques de jeux sont plus régulièrement la cible de harcèlement. Tout d'abord, le jeu vidéo étant un loisir, il est est possible qu'un prisme mental empêche certains lecteurs de voir le critique comme un professionnel. Ensuite, la popularisation d'internet et des réseaux sociaux a permis que chacun puisse donner son avis sur n'importe quel sujet. Or internet et les réseaux sociaux ont rendu plus floue la frontière entre le professionnel et l'amateur, dans la mesure où la parole de l'amateur a autant sa place sur internet que celle du professionnel. Ces facteurs combinés peuvent être à l'origine du problème qui nous occupe aujourd'hui.
Problématique, ça l'est assurément. Pas uniquement pour l'inconfort (compréhensible) que ressentent les personnes harcelées ou menacées de mort, mais aussi parce que ces campagnes de harcèlement tendent à pousser les journalistes à l'auto-censure. Or, si toute la presse s'autocensure, alors elle ne sert à rien. On espère que cette vague de harcèlements prendra bientôt fin.
Par Rick Deckard, il y a 3 ans :
Ce genre de nervis c'est vraiment le cancer d'internet. Par contre, qu'on soit clair, le mec qui envoie un faux message de soutien afin de provoquer une fausse crise d'épilepsie, je ne pense pas que ça soit uniquement à cause du jeu. Le mec veut nuire, c'est tout.
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