Joker : Quentin Tarantino dévoile sa scène préférée du film de Todd Philipps
Sorti en octobre 2019, Joker de Todd Philipps est sans doute l'un des films DC les plus marquants de ces dernières années. Très inspiré par le cinéma de Martin Scorsese, le film a, semble-t-il, séduit le cultissime réalisateur Quentin Tarantino, qui n'a pas manqué de dévoiler sa scène préférée.
JOKER : un film subversif pour Tarantino
Depuis sa sortie en 2019, Joker a fait beaucoup parlé de lui, recevant notamment le Lion d'Or lors de la Mostra de Venise. Un film que l'on aime ou que l'on déteste, tant les critiques à son sujet sont soit très élogieuses, soit absolument acerbes. Celui qui nous intéresse aujourd'hui est Quentin Tarantino, puisqu'il s'est exprimé dans un entretien avec le cinéaste britannique Edgar Wright dans les colonnes du magasine Empire.
Dans cet entretien, Tarantino parle de Joker comme étant un film subversif, avec une emphase sur la scène qui l'a le plus marqué, celle qu'il juge être la plus importante du film : le meurtre du présentateur Murray Franklin (Robert De Niro) sur le plateau de son propre Talk-Show. Le Joker lui tirant une balle dans la tête sans sourciller.
La subversion a un niveau énorme, ce qui est profond dans cette scène, c’est que ce n’est pas seulement surprenant, ce n’est pas seulement fascinant et excitant, le réalisateur subvertit le public parce que le Joker est un putain de cinglé. Le personnage du talk-show de Robert De Niro n’est pas un méchant de cinéma. Il ressemble à un connard, mais ce n’est pas plus un connard que David Letterman [ancien présentateur d'une émission sur CBS]. C’est juste un connard de comédien, un gars de talk-show.
Sans s'arrêter, Quentin Tarantino explique que la grosse réussite du film est d'avoir réussi à installer une idée forte et tordue dans l'esprit du spectateur : celle de vouloir la mort d'un individu parce que "c'est un connard", en plaçant le Joker en tant que héros de cette affaire.
Ce n’est pas un méchant de cinéma. Il ne mérite pas de mourir. Pourtant, pendant que le public regarde le Joker, ils veulent qu’il tue Robert De Niro ; ils veulent qu’il prenne ce flingue, qu’il le colle dans ses yeux et fasse sauter sa putain de tête. Et si le Joker ne l’avait pas tué ? Vous seriez énervé. C’est de la subversion à un niveau énorme ! Ils ont amené le public à penser comme un fou et à vouloir quelque chose qu’ils ne voudraient normalement jamais. Et ils mentiront à ce sujet ! Le public dira "Non, je ne voulais pas que ça se produise !" Et ce sont des putains de menteurs. Ils l’ont fait.
Si Quentin Tarantino est très enthousiaste quant au film de Todd Philipps, ce n'est pas le cas d'autres réalisateurs, comme David Fincher (Fight Club), qui estime que l'audace du film de Todd Philipps est simplement une recette pour piéger le public dans une fausse subversivité afin d'engranger de l'argent sur un pari facile à faire. Et vous ? Vous en pensez quoi ?