On sait enfin comment l'eau est arrivée sur Terre
Si l'origine de l'eau sur Mars occupe davantage les scientifiques qu'aucune autre planète du Système Solaire, celle de la Terre n'est pas encore bien définie, au point d'être la source de plusieurs articles de revues scientifiques respectées. L'une d'elle évoque que l'eau n'était pas présente lors de sa création
Hypothèse précédente
Il y a un peu plus d'un an, un groupe de chercheurs français avaient présenté une nouvelle théorie concernant l'apparition de l'eau sur Terre. Selon eux, l'eau était présente en abondance dès la formation de la planète. Une étude et une hypothèse qui prenait son appui sur la composition isotopique de l'hydrogène de comètes appelées chondrites carbonées, qui était similaire à celle de l'eau stockée sur Terre.
Mais une nouvelle analyse chimique détaillée de ces météorites, qui sont des morceaux d'astéroïdes riches en carbone, a révélé que l'eau enfermée à l'intérieur ne correspond pas tout à fait à l'empreinte chimique de l'eau de la Terre. Cette empreinte chimique différente, appelée composition isotopique, est donc composée d'isotopes, des formes d'éléments chimiques qui diffèrent par le nombre de neutrons non chargés qu'ils contiennent. Ainsi, il a été évalué que les chondrites carbonées ont tendance à avoir de l'eau qui contient plus d'hydrogène avec un neutron, tandis que l'hydrogène présent sur Terre représente principalement une forme qui n'a pas de neutrons.
Souffle solaire
Selon Luke Daly, planétologue à l'Université de Glasgow au Royaume-Uni et co-auteur d'un nouvel article publié dans la revue Nature Astronomy, l’analyse d’échantillons d’astéroïde suggère que des grains de poussière extraterrestres, irradiés par le vent solaire, ont vraisemblablement transporté de l’eau vers la Terre lors de la formation de notre planète. Ces grains, chargés d'eau à leur surface, ont été transportés par des astéroïdes qui se sont écrasés sur la Terre dans un passé lointain. Toute cette théorie réfute donc la précédente, selon laquelle la présence d'eau sur notre chère planète bleue se trouvait dès sa formation.
Pour aller plus loin, l'équipe de chercheurs a analysé la composition d'un type rocheux d'astéroïde à l'aide d'une nouvelle technique appelée tomographie. En utilisant cette technique, les chercheurs ont mesuré la structure atomique de ces grains pour détecter les molécules d'eau individuelles. Les échantillons analysés provenaient de l'astéroïde Itokawa, visité par la sonde japonaise Hayabusa, qui a livré de minuscules morceaux de cette roche spatiale à la Terre en 2010.
De précieuses informations pour de futurs voyages spatiaux
Pourtant, par le passé, la théorie de l’eau transportée par des astéroïdes jusqu’à la Terre a essuyé quelques revers lorsqu’on a découvert que l’empreinte des astéroïdes qui ont percuté la Terre -lors d'une période appelée bombardement tardif- ne correspondait pas toujours à celle de l’eau sur notre planète, comme l’explique Phil Bland, professeur au Space Science and Technology Center (SSTC) de l’université Curtin et l’un des auteurs de l’étude.
Ceci s'expliquerait par la théorie du vent solaire donc. L’eau créée par le vent solaire, par le biais d’une réaction chimique, serait isotopiquement plus légère et donc différente de l’eau qui était initialement présente sur les astéroïdes.
Cette étude précieuse en informations servirait aussi à l’approvisionnement en eau lors des futures explorations spatiales selon Luke Daly. Ainsi, le phénomène décrit dans l'étude pourrait avoir créé des quantités importantes d’eau sur d’autres planètes, et celle-ci pourrait être prélevée directement sur la poussière de surface. Un bon loot spatial pour partir en expédition.