A la découverte de la cryptozoologie : le Kraken et le Poisson-Evêque
La cryptozoologie désigne la recherche d’animaux non identifiés ou dont l’existence ne peut être réellement prouvée. Ces animaux (mais aussi plantes) sont des cryptides, qui se basent uniquement sur des suppositions ou des légendes : aucune preuve scientifique ne les a jamais établie. L’objectif de cette chronique sera de recenser les centaines de mythes et rumeurs qui parcourent le monde à propos de ces créatures étranges et mystérieuses. On a d'ailleurs peut-être rencontré un kraken dans la vidéo ci-dessous.
Le Kraken, la phobie océanique
Le Kraken est une créature fantastique célébrissime dont l’existence pourrait s’avérer être réelle. Né dans les légendes scandinaves médiévales, il est un monstre océanique immense doté de plusieurs tentacules, capables de faire couler n’importe quel navire en saisissant sa coque. Son mythe parcourt le temps mais aussi le monde puisque la profondeur des océans et notre méconnaissance à son sujet ne permet pas de savoir réellement si le Kraken existe ou non.
Erik Pontopiddan narre dans son Histoire naturelle la description parfaite du monstre marin : "Telle une île flottante, l'eau jaillissant de ses terribles narines forme des vagues spiralées autour de lui pouvant atteindre un grand nombre de miles". La légende connaît un large succès puisqu’elle est encore racontée aujourd’hui, capable de faire pâlir n’importe quel explorateur des mers. Les théories se fondent sur plusieurs éléments, notamment les calamars géants qui peuvent atteindre une taille de 15 mètres. Si de tels spécimens existent, qu’est-ce qui interdit l’existence d’un autre, dans le même genre bien que plus gros ? Aujourd’hui encore, dans la culture populaire, le Kraken inonde la littérature, les films et plus récemment, les jeux vidéo.
Le Poisson-Evêque, un monstre marin (un peu moins classe)
Le Poisson-Evêque est, comme son nom le suggère, le croisement entre un évêque et un poisson. En vérité, cette créature mi-homme, mi poisson a une tête en forme de mitre recouverte d’écailles. Ses nageoires quant à elle rappelleraient la robe des évêques durant l’office. Les légendes racontent que le "monstre" remplirait des fonctions ecclésiastiques auprès des populations marines (sirènes, tritons etc.).
Le mythe de l’évêque de mer se base sur plusieurs témoignages, notamment selon une supposée capture en 1433 par des pêcheurs du Roi polonais. Très vite, il fut présenté à plusieurs évêques catholiques. Le Poisson-évêque demanda clémence par gestes et la libération lui fut accordée. Avant de rejoindre la mer, la légende dit que la créature aurait fait le geste de la croix. Selon d’autres théories, un autre évêque marin fut capturé un siècle plus tard en Allemagne près des côtes mais, refusant de manger, il mourut en moins d’une semaine.
Des chercheurs plus cartésiens suggèrent que la naissance du mythe provient sûrement de mauvaises observations de lamantins ou d’"anges de mer" dont le nom anglais signifie "poisson moine".
N’hésitez pas à suggérer plusieurs cryptides pour les prochains épisodes
Fan art par Elmisa
Par contre, ce n'est pas un potentiel Kraken que l'on voit dans la première vidéo mais le calmar géant Architeuthis dux dont se nourrissent les cachalots.
On peut parfois retrouver des marques de ventouses sur les cachalots témoignant de leur "combat" avec les calmars géants. C'est sûrement cette espèce qui a inspiré le mythe du Kraken car ça peut atteindre 13m de long et sûrement bien plus (surtout à l'époque).
Premier point: le Calmar géant (Architeuthis dux) n'est pas le plus grand céphalopode connu (la plus grande femelle recensée mesurait environ 4 mètres du bout des grands bras au nageoires du manteau) mais bien le Calmar colossal (Mesonychoteuthis hamiltoni).
Deuxième point: les mensurations que vous citez dans l'article (sans sources) sont fortement exagérées. La plus grande femelle de Mesonychoteuthis hamiltoni mesurait 4.50 mètres.
Je tiens à préciser que les estimations (max. 14 mètres pour le Calmar colossal et 13 pour le Calmar géant) sont basées sur des restes retrouvés dans des Cachalots et des cadavres de juvéniles. D'ailleurs en ce qui concerne les céphalopodes, la taille post-mortem à tendance à excéder la taille en vie, ce qui est du à la décontraction des muscles de l'animal.
J'espère que les prochains articles auront une meilleure documentation.