Inventing Anna : cette victime de l'arnaqueuse s'en prend à la série et à Netflix
Il y a quelques jours, nous vous parlions du dernier succès de la plateforme de streaming Netflix avec sa série Inventing Anna, ayant créé un véritable buzz sur le moteur de recherche Google. Toutefois, si la série a su conquérir de nombreux fans, certaines personnes n'ont pas du tout apprécié l'adaptation de cette histoire.
une adaptation "légèrement" romancée ?
La nouvelle série Netflix, sortie le 11 février 2022, raconte l'ascension et la chute de l'arnaqueuse Anna Delvey, de son vrai nom Anna Sorokin. Elle est interpétée par Julia Garner, ayant récemment joué dans la série Ozark. Inventing Anna raconte l'histoire vraie de Sorokin/Delvey, une jeune femme ayant réussi à escroquer toute l'élite new-yorkaise en se faisant passer pour une riche héritière.
L'histoire de Sorokin a été portée pour la première fois au grand public dans un article de Jessica Pressler dans le New York Magazine en 2018. Cet article constitue la base de la série Inventing Anna, avec Anna Chlumsky jouant une version légèrement romancée de Pressler, rebaptisée Vivian Kent. On retrouve également Rachel Williams, qui travaillait pour Vanity Fair à l'époque, et qui fut choquée lorsqu'elle a découvert l'adaptation de son personnage et de son histoire dans la série.
Williams apparaît pour la première fois dans l'épisode six, et est jouée par Katie Lowes, alors que la série relate des vacances désastreuses que la vraie Williams a passé avec Sorokin en 2017. Elle était alors photojournaliste pour Vanity Fair lorsqu'elle s'est liée d'amitié avec Sorokin. Elle raconte alors en détail son voyage dans un article de 2018 pour Vanity Fair intitulé "My Bright-Lights Misadventure with a Magician of Manhattan" ainsi que dans un livre de 2019, My Friend Anna.
Dans un article publié cette semaine par Time Magazine, Williams a précisé qu'elle "n'était pas impliquée dans la série". Elle déclarait :
J'ai appris en même temps que tout le monde qu'il mettrait en vedette Katie Lowes dans le rôle d'un personnage nommé "Rachel", décrit par Netflix avec les termes suivants : "une adepte dont l'adoration aveugle d'Anna a presque détruit son travail, ses économies et sa vie. Mais si sa relation avec Anna est son plus grand regret, la femme qu'elle devient grâce à Anna est peut-être la plus grande création d'Anna".
la glorification d'une criminelle ?
Williams a expliqué qu'elle s'attendait à ce qu'il y ait des moments où la dramatisation de son expérience la mettrait "mal à l'aise". Et même si elle savait qu'elle n'aurait qu'un contrôle limité sur la manière dont la série allait dépeindre son personnage, elle a déclaré avoir trouvé la description faite par Netflix vraiment "choquante". La journaliste a ensuite cité une phrase en particulier, "la femme qu'elle devient grâce à Anna", déclarant : "ces [quelques] petits mots qui, d'un seul coup, m'ont dépouillé de mon entreprise, de mes réalisations et de ma vérité".
Sommes-nous censés croire que la femme que j'étais devenue n'était pas due aux parents qui m'ont élevé, à l'amour que je partageais avec ma famille et mes amis, à mes propres efforts ou à mon épanouissement personnel, mais grâce à Anna ?
Plus tard dans l'article, Williams critique l'image que les médias ont donnée de la vraie Sorokin, à travers des "interviews étrangement conviviales dans lesquelles elle essayait de faire passer un comportement criminel pour une forme de grand art".
Comme l'indique l'article de Williams dans Vanity Fair et comme le reflète la série Inventing Anna, la journaliste a été poussée à payer la facture de ces vacances sompteuses après que Sorokin a déclaré avoir des problèmes avec sa banque. Cette dernière lui avait alors assuré qu'elle serait entièrement remboursée à leur retour.
Résultat des comptes : Williams a déboursé pas moins de 62 000 dollars, que Sorokin n'a pratiquement pas remboursés. Et Sorokin quant à elle, a touché près de 350 000 dollars au total de la part de Netflix pour les droits d'adaptation de l'histoire de sa vie (même si une grosse partie a été gelée afin que les victimes de ses crimes puissent engager des poursuites judiciaires pour faire valoir leurs droits).
Williams dénonce alors le fait que Sorokin ait touché de l'argent pour son histoire, mais également la manière dont les médias se sont appropriés l'histoire, en glorifiant le personnage et par conséquent, la personne qui se trouve derrière.
Et maintenant il vend ses "techniques de vente"... qui ont donc été reconnus comme de la fraude quand même. Mais certains ont l'air ok tant qu'ils pourront amasser du fric... et donc en essayant de nous pigeonner.
Et oui, TOUT récit de la réalité par les télé, ciné ou autres est forcément plus ou moins romancé, les films français comme l'Intervention l'indiquent dès le début du film, les américains s'en foutent.
"Williams a déboursé pas moins de 62 000 dollars, que Sorokin n'a pratiquement pas remboursés. Et Sorokin quant à elle, a touché près de 350 000 dollars au total de la part de Netflix pour les droits d'adaptation de l'histoire de sa vie (même si une grosse partie a été gelée afin que les victimes de ses crimes puissent engager des poursuites judiciaires pour faire valoir leurs droits)."
Donc c'est maintenant à la justice américaine de trancher pour que Williams récupère une partie de cette somme. Ou non.