Cette mutation du Néandertal rend plus vulnérable au Covid-19, mais protègerait face au VIH

22 février 2022 à 10h36 dans Science

Les scientifiques connaissent les coronavirus depuis longtemps mais le SARS-CoV-2 n'est connu que depuis deux ans. Face à un nouveau virus, les chercheurs ont tenté de savoir pour quelles raisons certaines personnes étaient plus vulnérables que d'autres face au Covid-19.

Une mutation de Néandertal pour expliquer les formes graves du Covid

Dans une étude réalisée et parue dans New England Journal of Medecine, une mutation génétique sur le chromosome 3 avait été mise en évidence pour expliquer le développement des formes graves du Covid-19. Aujourd'hui, le chercheur Hugo Zeberg et son équipe de l'Institut Karolinska en Suède se sont aperçus que cette mutation nous provenait de Néandertal. Cette fragilité a été repérée chez 50 % d'individus originaires d'Asie du Sud, 16 % des Européens et 4 % en Amérique. Si cette faille génétique a été observée sur l'ensemble de la planète, elle n'existe quasiment pas en Afrique. Effectivement, lorsque les hommes modernes ont quitté l'Afrique pour migrer en Europe, certains se sont accouplés avec Néandertal.

En fait, les individus qui présentent cette mutation génétique sur le chromosome 3 ont deux gènes, le CCR9 (qui code un récepteur de cytokines pour activer les lymphocytes T) et le SLC6A20 (qui code un transporteur pour se lier à ACE2 sur lequel s'accroche le virus). Bien que pour l'heure on ne connaisse pas encore précisément les mécanismes, cela pourrait expliquer la raison de l'épidémie qui s'est déclarée.

Bonne et mauvaise nouvelle pour les porteurs de cette mutation

En partant de ce constat, Hugo Zeberg s'est demandé si cette faille génétique qui favorise les formes graves du Covid-19 pouvait apporter des avantages à ceux qui la porte. Pour cela, il a consulté différentes bases de données génétiques pour comprendre pourquoi cette mutation avait pu persister depuis l'époque de l'Homme de Néandertal jusqu'à nous.

Son équipe s'est donc concentrée sur le chromosome 3 sur lequel on trouve le gène CCR5 par lequel passe le virus du VIH pour infecter les globules blancs. En analysant les données génétiques des personnes portant la faille génétique, ces dernières disposent de moins d'ARN messagers et par conséquent, moins de récepteurs CCR5. Les chercheurs se sont ensuite intéressés sur la fréquence du variant chez les personnes atteintes du VIH en la comparant à la population générale. Et c'est ainsi qu'ils ont pu constater que les personnes porteuses du facteur de risque pour le Covid-19 disposent d'une meilleure protection face au VIH. En effet, elles ont 27 % de risque en moins de contracter le virus du Sida.

Les scientifiques ne savent pas pour quelle raison cette mutation génétique favorisant les formes graves du Covid-19 s'est répandue depuis l'Homme de Néandertal. Selon le Dr Zeberg, cette faille qui offre une meilleure protection face au VIH devait certainement protéger contre d'autres maladies de l'époque telles que la variole ou le choléra.

Après une formation audiovisuelle, j’intègre l’excellente équipe de Hitek en 2015 en tant que rédacteur pour traiter de l’actualité ciné et séries TV. J’aime aussi m’occuper des news insolites.

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Commentaires (3)
Un mal pour un bien
photo de profil de Jeanlucaseco Par Jeanlucaseco, il y a 3 ans Répondre
Mauvaise pioche,,,
vue la contagiosité des 2 Virus !
et en plus ,,,
on pourrai imaginer que le Neandertal a disparue a cause daim CoviD prehistorique !!
photo de profil de MASTER MiNDER Par MASTER MiNDER, il y a 3 ans (en réponse à Jeanlucaseco) Répondre
Du coup le taux de mortalité passerait à 0,7%.
Leur premier ministre aurait exigé que la chasse aux mammouths se ferait assis et non debout.
photo de profil de Skål Par Skål, il y a 3 ans Répondre
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