Le réchauffement climatique met en péril l'étude de ces "virus géants" par les scientifiques
Depuis plus de deux ans et l'arrivée d'un certain Covid-19, le terme de "virus" est devenu particulièrement redouté. Pourtant la découverte de "virus géants" par des chercheurs représente un intérêt scientifique majeur qui pourrait bien être réduit à néant à cause du réchauffement climatique. On vous explique.
des virus qui marquent Une découverte scientifique prometteuse...
Aujourd'hui plus que jamais, l'idée que des virus puissent se répandre parmi l'espèce humaine et provoquer des maladies, à l'image du terrible Covid-19, est plus présente que jamais. Mais il faut bien comprendre qu'il existe une multitude de virus, que ceux-ci ne sont heureusement pas tous aussi dangereux les uns que les autres, et qu'ils ne sont souvent même pas transmissibles à l'homme.
Ils peuvent alors s'avérer très intéressants à étudier pour les scientifiques, pour différentes raisons. Alors, quand une équipe de chercheurs canadiens publient les résultats de leur étude sur des "virus géants", qui se caractérisent par une taille supérieure à 0,2 micromètre (voir image ci-dessous), retrouvés dans un lac en plein milieu de l'Arctique, il y a de quoi éveiller la curiosité. En effet, ces virus d'une taille approchant celle d'une bactérie (c'est gros) sont une découverte rarissime, et étudier leurs caractéristiques ainsi que leur environnement est essentiel pour comprendre leur nature. Mais le réchauffement climatique pourrait bien ne pas laisser le temps nécessaires pour cela aux chercheurs.
... mais qui risquent de sombrer dans les abysses du lac
Les virus géants dont il est question ici ont été découverts dans le lac glacé de Milne Fiord, à une centaine de kilomètres environ du pôle Nord, grâce au prélèvement puis au séquençage d'ADN issu des eaux du lac, uniquement accessible en hélicoptère. Ce lac présente une particularité tout à fait étonnante et peu commune : il est constitué de deux couches d'eau distinctes, recouvertes par une fine couche de glace. La plus grande partie de l'eau est ainsi salée, mais celle qui se trouve au-dessus est douce. Protégées du vent et des autres conditions extérieurs par celle-ci, les eaux permettent donc à des types de virus peu communs de se développer dans l'eau douce.
S'ils infectent les algues qui se trouvent à la limite entre l'eau douce et l'eau salées, on ne sait pas grand chose de ces virus. Et cela risque ne pas changer, puisque l'étude publiée met en garde : le changement climatique provoque une fonte rapide des glaces, si bien que le "barrage de glace" qui entoure le lac risque de s'effondrer dans un avenir très proche, et donc de détruire les rares éléments dignes d'intérêt pour les scientifiques.
Peut-être ne saura-t-on donc jamais ce que ces virus géants de la famille des Mimiviridae auraient pu nous apprendre.