Des chercheurs réussissent à reproduire des souris sans l’aide d’un ovocyte
Une équipe de scientifiques est parvenue à donner naissance à des souris en injectant du sperme dans une cellule qui n’était pas un ovule. Il s’agit d’une grande première et les résultats encourageants ouvrent de belles perspectives dans la procréation médicalement assistée.
Un quart de réussite
Petit rappel de vos cours de SVT : pour se reproduire de façon sexuée, il faut un gamète femelle, l’ovocyte et un gamète mâle, le spermatozoïde. Chacune de ces cellules sexuelles comporte un exemplaire de chaque chromosome qui formera les paires de chromosomes de l’embryon après leur fusion. Ainsi, les cellules sexuelles passent du stade de cellule haploïde (cellule biologique qui ne contient qu’un seul exemplaire de chromosomes) à celui de cellule diploïde (qui contient des chromosomes en double exemplaire). Jusqu’ici tout va bien ? Il s’agit ici de la seule façon possible de créer un organisme vivant (outre le clonage, comme la brebis Dolly, mais elle disposait du même patrimoine génétique que l’individu de départ).
Sauf que d’après une étude récente publiée dans la revue Nature Communications, Toru Suzuki et son équipe sont parvenus à reproduire des souris en utilisant des embryons et des spermatozoïdes, sans avoir besoin d’ovocytes !
Il faut savoir que la fusion ovocyte/spermatozoïde était jusqu’à maintenant un passage obligé pour la reproduction sexuée. En effet, elle permet de reprogrammer la cellule différenciée qu’est le spermatozoïde en cellule indifférenciée qui va par la suite, se multiplier et être capable de se différencier pour créer n’importe quel type de cellules que l’on trouve dans un organisme vivant.
Les scientifiques ont stimulé chimiquement un ovule pour qu’il débute le processus de division cellulaire sans la présence de spermatozoïdes. Ces cellules sont appelées parthénotes et en leur injectant directement du sperme, puis en implantant ces cellules fusionnées dans des souris comme des mères porteuses, les chercheurs ont pu faire naître des souris vivantes avec un taux de réussite de 24% ! D’après l’équipe, les souris seraient en parfaite santé, fertiles et avec une espérance de vie normale.
De belles perspectives pour la procréation médicalement assistée
Cette publication permettrait de mieux comprendre les mécanismes de reproduction chez les mammifères et certains experts espèrent qu’un jour cette procédure puisse être appliquée pour apporter des améliorations dans la procréation médicalement assistée en utilisant les parthénotes pour moins dépendre des ovocytes, dont la collecte est relativement contraignante.
Les auteurs de l’étude estiment même qu’un jour, il sera certainement possible de ne plus passer par les ovules pour la reproduction. Cette étude montre aussi que l’activation du génome paternel que l’on trouve dans le sperme s’active "à un stade plus tardif qu’anticipé au départ, pas seulement dans l’ovocyte."
A l’heure actuelle, les scientifiques sont obligés de passer par un ovocyte pour fabriquer un parthénote, mais certains imaginent déjà qu’il sera possible dans l’avenir, de s’en passer et utiliser des cellules de la peau par exemple ! Sur le papier, cela est possible mais pour le mettre en pratique il faudra davantage étudier les risques potentiels sur l’ADN et la santé des humains. Enfin, cette technique soulève aussi des questions éthiques, notamment sur le fait d’utiliser des parthénotes comme source de cellules souches chez l’Homme étant donné que ces embryons étaient jusqu’à maintenant considérés comme non viables.
Après ça, en toute honnêteté, elles ne serviront plus à rien...
et accessoirement aimer faire la cuisine et le ménage ...
Donc prends un robot fait-tout pour 8000€ et c'est rentabilisé sur le long terme.
- déjà le titre : Mice produced by mitotic reprogramming of sperm injected into haploid parthenogenotes.
Comme vous le voyez, c'est bien marqué "HAPLOID" dans le titre, signifiant comme vous l'écrivez vous-même que la cellule n'a à la base qu'un seul chromosome de chaque paire du génome. Ce faisant, il s'agit en fait d'un ovule immature, donc faire un titre avec "sans l'aide d'un ovocyte" c'est comme dire "garantie sans boeuf, mais avec du veau".
- ensuite, le message : le but du papier est de comprendre les mécanismes des phases précoces suivant la fécondation (de l'ovocyte par le spermatozoïde). Les résultats obtenus montrent simplement que l'action du génome paternel est en fait tardif comparé au génome maternel, et donc que les phases dites précoces ne nécessitent pas son action. En clair, on le suspectait depuis des lustres, là on en a la preuve.
- mais de là à penser qu'on puisse le faire avec des cellules de la peau : désolé, mais pour les 20 ans à venir c'est de la SF pure. Déjà, parce que les cellules de la peau sont diploïdes (2 chromosomes), donc injecter du sperme dedans signifie créer une cellule trisomique, avec tous les dangers que ça comporte sur le développement (une personne trisomique a généralement 1 ou 2 chromosomes en trop, imaginez le résultats avec 23 chromosomes de trop) ; ensuite, parce que même si on arrive à rendre les cellules de peau haploïdes, elles restent à la base des cellules hyper différenciées, donc rajouter un demi génome dessus fera juste qu'on pourra créer de la peau de quelqu'un qui n'existe pas (je raccourcis, mais c'est pas loin).
Tout ce gros pavé ennuyeux juste pour dire que l'information que vous tirez de cet article, et donc le message que vous diffusez, est erroné. Essayez de faire attention la prochaine fois :)