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Ces 8 mythes hollywoodiens sur la mort sont bien différents de la vraie vie

De Robin Stalin - Posté le 27 juin 2022 à 17h54 dans Cinéma

On le sait pertinemment, mais on l'accepte malgré tout : le cinéma et en particulier les films à grand spectacle comme ceux d'Hollywood sont remplis d'incohérences et autres facilités qui permettent de rendre les productions plus agréables/spectaculaires/intéressantes à regarder. Mais lorsqu'on attache de l'importance au réalisme, on se rend compte que certaines scènes ne sont absolument pas crédibles, et ce dans de nombreux domaines différents. Aujourd'hui, on va s'attarder sur le cas de la mort. 

1) Les défibrillateurs ramènent les morts à la vie

Que c'est pratique, quand on est scénariste, de faire appel au subterfuge des défibrillateurs ! Dans de nombreux films, le héros ou un autre personnage important se sacrifie ou est aux portes de la mort pour X raison. Tout espoir est perdu, le coeur du malheureux ne bat plus, mais une paire de défibrillateurs située à proximité permet de relancer celui-ci et de littéralement ramener le mort à la vie. Or, dans la vraie vie justement, ces appareils ne sont efficaces que lorsque le coeur bat encore, c'est-à-dire lorsque des impulsions électriques continuent de circuler. 

2) Les shots d'adrénaline également

Dans le même ordre d'idée, un personnage est parfois sauvé par l'injection d'un produit, généralement directement dans le coeur, grâce à une seringue. Or, une fois que le coeur a cessé de battre, injecter un produit tel qu'une dose d'adrénaline (comme le fait John Travolta dans Pulp Fiction) ne sert à rien. Pire encore, si la personne n'est pas réellement morte, alors un coup de seringue pourrait bien changer la donne : il y a en effet de grandes chances pour que cela abîme l'organe vital et l'empêche de fonctionner correctement. 

3) étrangler quelqu'un, c'est simple et rapide

On retrouve ce mythe dans de nombreux films (et séries), mais également beaucoup dans les jeux vidéo mettant en avant l'infiltration. Pour ne pas gâcher ses précieuses balles sur un ennemi, le héros décide plutôt de se glisser derrière lui et de l'étrangler en quelques secondes à peine. Or, cela est beaucoup plus long dans la vraie vie. On ne vous invite pas à tester ça chez vous, mais on considère qu'il faudrait au moins une bonne minute rien que pour faire perdre connaissance à quelqu'un, qui ne serait pas encore mort pour autant (cela prendrait plusieurs minutes). Cela est en tout cas vraie pour la mort par asphyxie.

4) On explose si on va dans l'espace sans combinaison

Dans l'espace, personne ne vous entendra crier. En revanche, on vous verra exploser. C'est en tout cas ce que laissent entendre de nombreuses productions qui prennent place dans l'espace : un pauvre malheureux est éjecté de son vaisseau pour une quelconque raison, sans combinaison spatiale, il explose. Spoiler : même si vous vous retrouviez dans une telle situation (et c'est peu probable), vous resteriez à priori en un seul morceau. En revanche, ce cliché vient d'un fait bien réel, à savoir qu'à cause du manque de pression (phénomène de "dépressurisation"), le volume des gaz présents dans votre corps va drastiquement changer. C'est particulièrement le cas de l'azote, très sensible aux changements de pression. Vos fluides corporels vont se mettre à bouillir ("ébullisme") en raison de la baisse de température. Le manque d'oxygène, quant à lui, vous fera suffoquer très rapidement. Finalement, le résultat sera le même que dans les films malgré tout : une mort rapide mais peu agréable. 

5) on peut mourir et être agréable à regarder

Des personnes censées être mortes, on en a littéralement vues des milliers au cinéma, mais également dans des productions plus modestes telles que les séries TV. Les séries policières aiment notamment nous montrer le cadavre au coeur de l'enquête allongée et étudiée par le médecin légiste. On découvre alors une peau pâle, des lèvres bleutées et c'est souvent à peu près tout. En réalité, nos muscles se relâchent totalement à notre mort, si bien que notre peau semble comme retombée sur les os, déformant de manière importante notre apparence. 

6) le fameux brisage de nuque 

Dans un des points précédents, on évoquait la strangulation, beaucoup plus longue dans la vraie vie que dans la fiction. Conscients de cela, de nombreux scénaristes/réalisateurs et compagnie ont décidé d'accélérer radicalement les choses grâce au brisage de nuque instantané d'un adversaire grâce à un geste rapide et précis. Si cela n'est pas totalement impossible dans la vraie vie, il faudrait tout de même compter sur un énorme différenciel de force entre le briseur et le brisé, tout en admettant que ce dernier ne cherche pas à se défendre. Et même là, la probabilité d'une fracture est bien plus importante que celle d'une mort instantanée, En revanche, quelqu'un avec des os plus fragiles serait forcément moins résistant.  

7) Burn, Butcher, burn !

D'abord, il n'est pas si simple que ça de prendre feu. A moins d'utiliser un élément particulièrement inflammable (alcool, essence...), personne ne prend feu instantanément. Mais surtout, même une fois enflammée, une personne met bien plus longtemps à brûler que ce qu'on veut bien nous montrer au cinéma, "grâce" à toute l'eau que continent notre corps. C'est tellement long d'ailleurs, que vous auriez probablement plus de chances de mourir asphyxié par la fumée qu'à cause de vos brûlures. Cela a au moins évité à Anakin Skywalker ou encore à Shireen Baratheon de voir leur supplice durer plus longtemps.

8) Hollywood tente de noyer le poisson

Après le feu, l'eau. Mourir noyé est loin d'être aussi "paisible" qu'il n'y paraît dans les œuvres de fiction. Là où cette mort est souvent représentée par une personne paniquant en ne parvenant pas à retourner à la surface avant de simplement perdre connaissance, la véritable noyade est bien plus glauque et douloureuse. En effet, le fait de ne pas pouvoir respirer combiné à la panique ressentie nous ferait perdre toute notre réserve d'oxygène encore plus rapidement (hyperventilation), n'approvisionnant plus nos organes vitaux et notamment notre cerveau. S'en suivraient alors de violents spasmes. Tous nos muscles se relâchant à notre mort, cela permettrait à l'eau de s'engouffrer dans notre corps, résultant en une décomposition particulièrement peu ragoutante. 

Et si vous voulez découvrir encore plus d'idées fausses démystifiées dans plein de domaines différents, on a ce qu'il vous faut !

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Mots-Clés : MortclichésmytheshollywoodCinemafiction

Salut, moi c’est Robin. Particulièrement passionné par le jeu vidéo, je m’intéresse également à tout ce qui touche à la culture geek et à la pop culture. Si je fais peur à ma famille parce que je suis tatoué et que j'écoute du metal, je compense grâce à mon goût pour les échecs et à mon intérêt pour l'espace. Geek oblige, mes proches doivent bien malgré eux supporter mes jeux de mots douteux et mes incessantes références à Kaamelott.

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Commentaires (8)
photo de profil de <strong>JackSparrow</strong>

Par JackSparrow, il y a 2 ans :

Déjà que dans les films, mourir ne donne pas très envie, c'est encore pire en vrai...

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photo de profil de <strong>terras</strong>

Par terras, il y a 2 ans :

Concernant l'étranglement, j'ai défendu une fois une personne âgée qui se faisait agressée par un p'tit jeune anglais gratuitement. J'ai pris le jeune (qui était complètement fou, drogué je pense) et lui ai fait la fameuse prise controversée d'immobilisation, la prise de l'"ours" comme dise les américains. Environ 2-3 minutes plus tard, il s'était évanoui (c'était le but).

Alors dans les films les 10 secondes d'étranglement, hein, voilà.

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photo de profil de <strong>Omnbre</strong>

Par Omnbre, il y a 2 ans :

@Hitek : Les explications de la #4 ne sont pas correctes.
Tout d'abord c'est la pression qui est à l'origine des changements de volume des gaz. De plus, ce n'est pas l'oxygène qui est le plus dangereux dans ce cas mais l'azote. De manière normale, l'azote présent dans le sang de manière neutre (assimilé puis rejeté via l'air dans les poumons). L'azote est un gaz qui est cependant très sensible aux variations de pression.
Un peu à la manière des plongeurs sous-marins l'air respiré est pressurisé de sorte à garantir une pression d'environ 1 bar après détente pour l'utilisateur (Pression approximative nécessaire pour une respiration normale).
Pour continuer le parallèle avec la plongée, à une profondeur donnée (Pression > 1 bar) grâce au système des bouteilles, les bulles d'azote ont donc un volume équivalent que si nous étions à la surface (Pression = 1 bar).
Lorsque le plongeur remonte, la pression diminue, et le volume bulles d'azote présentent dans le sang augmente. C'est pour cette raison que les plongeurs doivent respecter des paliers de décompression. Ces paliers ne permettent pas de diminuer la taille des bulles d'azote mais de permettre au corps de les évacuer avant qu'elles soient trop volumineuse pour obstruer des vaisseaux sanguins.
De la même manière dans l'espace, à l'intérieur de la combinaison, la pression est d'environ 1 bar contre 0 dans le vide spatial. On a donc un phénomène similaire de chute de pression et d'augmentation du volume de l'azote. S'ajoute à cela un différentiel de température qui va dans le même sens que la pression sur la volumétrie des gaz.
Tout cela est régi les lois de Boyle et Mariotte, Charles, Gay-Lussac, Dalton et Henry.

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photo de profil de <strong>Hitek</strong>

Par Hitek, il y a 2 ans (en réponse à Omnbre):

Bonjour,

Un grand merci pour la correction et pour cette explication détaillée ! Nous avons mis à jour notre article.

En vous souhaitant une bonne continuation sur notre site,

L'équipe Hitek.

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photo de profil de <strong>Pitou</strong>

Par Pitou, il y a 2 ans :

Petite correction pour l'étranglement également, le but n'est pas l'asphyxie (par compression des voies respiratoires) comme on pourrait le penser aux premiers abords, mais l'hypoxie cérébrale (par compression des vaisseaux).

Une strangulation faite par une personne lambda qui tentera d'asphyxier la victime mettra effectivement plus d'1 minute pour la rentre inconsciente, tandis qu'elle mettra bien moins de 15 secondes en comprimant les structures adéquats.

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Par Paul de Castagne, il y a 2 ans :

Je travaille dans le funéraire, et je peux vous dire que certains morts sont "agréables" à regarder. Et ce même s'ils n'ont pas eu le fameux soin de conservation. C'est plutôt rare, mais ça arrive.

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photo de profil de <strong>chat</strong>

Par chat, il y a 2 ans :

Il reste une petite coquille dans la 4,l'ebullition n'est pas dû à une baisse de température, mais à une baisse de pression.

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photo de profil de <strong>Dr</strong>

Par Dr, il y a 2 ans :

Le défibrillateur est bien efficace dans certaines causes d'arret cardiaque (par fibrillation/tachycardie ventriculaire, qui entraine une inconscience et une absence de pouls, le coeur "ne bat" plus normalement dans cette situation). Après oui dans les films il est utilisé pour toute cause d'arret cardiaque et de cause de mort ce qui est n'importe quoi. Mais par pitié utilisé un défibrillateur externe DAE si vous voyez voyez quelqu'un en arret cardiaque !

L'adrénaline est également indiqué dans les arrets cardiaques (mais en intraveineux pas en intracardiaque...)
Un médecin

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