Studio Ghibli : la société auréolée de ce prestigieux record
Alors que Le Garçon et le Héron, nouveau film du maître Hayao Miyazaki, séduit les spectateurs de par le monde, l'entreprise vient de battre un record et de prouver, une fois de plus, sa place de choix dans le secteur de l'animation.
Un véritable tournant
Au mois de septembre, on apprenait le rachat de parts du célèbre studio par une chaîne nationale, Nippon TV. Comme le rapportait alors Animeland, une conférence de presse donnée en présence des deux dirigeants des entreprises concernées a permis de comprendre la raison de ce choix. En effet, Toshio Suzuki, Président et co-fondateur du studio Ghibli, a indiqué que la recherche active d'un "successeur" était l'une des leurs principales motivations. Si Hayao Miyazaki s'est vu proposer une telle position, il n'a pas manqué de la décliner. Son fils, Goro, lui aussi cinéaste chez Ghibli, pour lequel il a d'ores et déjà créé trois longs-métrages - Aya et la sorcière, Les Contes de Terremer ainsi que La Colline aux coquelicots -, a également choisi de refuser pareille offre. Le problème restait donc entier... Fort heureusement, pour la petite histoire, Miyazaki, ses comparses et la chaîne se connaissent depuis de très longues années. En 1985, cette dernière diffusait déjà Nausicaä de la Vallée du Vent, l'un des plus beaux films du cinéaste. Une bonne entente de longue date, qui a donc mené au deal que l'on décortique ci-dessous.
Grâce aux informations financières révélées par l'ABJ (Animation Business Journal), Nippon TV détenait déjà, avant le rachat, 14.86% du studio Ghibli. Suite à l'acquisition, lors de laquelle la modique somme de 10 milliards de yens a été déboursée, les parts détenues par la chaîne ont atteint 42,34 %. Le studio tant aimé s'inscrit désormais comme une filiale de leur principal actionnaire. Grâce à ces nouvelles informations, la valeur de Ghibli est à présent estimée à 36,6 milliards de yens. Pour vous donner une idée un peu plus précise, cela représente 245 millions de dollars... Un chiffre fou, qui permet à la société de détenir la valorisation la plus importante jamais atteinte, et ce, pour un studio d'animation ayant connu un rachat. En guise de comparaison, en 2006, un procédé similaire liant l'éditeur Mag Garden à l'entreprise Production I.G a mené à une valorisation à 20 milliards de yens, bien en deçà des chiffres de Ghibli.
De beaux projets en perspective
S'il demeure moins bien évalué que des groupes n'ayant pas connu de fusion ni d'acquisition, à l'image de Toei Animation (Dragon Ball Super, One Piece), estimé à 600 milliards de yens, un tel accomplissement ne peut qu'être de bon augure pour Ghibli. Bien entendu, la chaîne détenant désormais ce dernier compte proposer des œuvres télévisées, laissant à penser qu'une série conçue par le studio pourrait arriver sur le petit écran plus tôt que prévu !
Jusqu'alors, Ghibli a nettement privilégié la qualité à la quantité, devenant une véritable référence du côté du septième art. Après Le Garçon et le Héron, Miyazaki ne devrait d'ailleurs pas tarder à amorcer un nouveau chantier. Ainsi, son compère Suzuki confiait il y a quelque temps à Libération que le cinéaste a déjà un nouveau projet en tête, auquel il pense "tous les jours". Que voulez-vous ? Le génie ne connaît pas de limites...