Jouer à Pokémon durant votre enfance aurait permis à votre cerveau d'évoluer d'une façon unique

Depuis plus de deux décennies, Pokémon fait partie du quotidien de bon nombre de joueurs. La franchise de Nintendo ne cesse d'évoluer et doit même sortir deux nouveaux opus : Pokémon Epée et Bouclier. A côté de ça, une nouvelle étude vient de révéler que vos longues heures passées devant votre console auraient permis à votre cerveau d'évoluer d'une manière bien particulière. 

Pokémon aiderait aussi les humains à évoluer

Les scientifiques le savent, notre cerveau possède des zones spécifiques pour ce qui est de la reconnaissance des nombres, des mots, des visages ou encore des célébrités. Ces zones, qui se situent au même endroit pour bon nombre de personnes, peuvent également être retrouvées chez les singes, a révélé une récente étude menée par la Harvard Medical School. Seulement, pour que ces zones apparaissent chez les primates, ces derniers doivent être exposés à des objets dès leur plus jeune âge. 

De l'autre côté des Etats-Unis, des chercheurs de l'Université de Stanford se sont demandés si cette vérité s'appliquait également aux humains. Dans une étude publiée dans la prestigieuse revue Nature, les scientifiques ont donc recruté 11 joueurs adultes expérimentés de Pokémon, ayant joué à la licence lorsqu'ils étaient âgés entre 5 et 8 ans et n'ayant jamais vraiment arrêté, ainsi que 11 joueurs novices. Dans un premier temps, afin de tester les connaissances des joueurs de l'étude, un premier test a été réalisé sur les noms des Pokémon de la première génération. Un bon moyen de découvrir si ces joueurs parviennent encore à différencier un Kabuto d'un Kabutops. 

S'en sont suivis des scans de leur cerveau, durant lesquels les chercheurs leur ont montré des images des 150 premiers Pokémon, de même que des images d'animaux, de voitures, de visages ainsi que de dessins animés. Une zone a été particulièrement stimulée par l'exercice : celle de la scissure temporo-occipitale. Particulièrement stimulée par les images de Pokémon chez les joueurs aguerris, cette zone s'occupe généralement de traiter les images d'animaux. 

Suite à ses résultats, les chercheurs estiment qu'il existe une sorte de contrainte sous-jacente qui détermine le déroulement de ces changements. Jouer des heures durant à Pokémon a permis à votre cerveau d'évoluer différemment de ceux ayant profité d'une autre activité. Généralement, pour ce genre d'étude, les chercheurs s'entourent d'enfants, dont le cerveau est encore en pleine évolution. Ces derniers sont alors confrontés à plusieurs stimulus, permettant aux scientifiques de comprendre les zones stimulées. 

L'auteur principal de l'étude, Jesse Gomez, a, lui aussi, été absorbé par l'univers de la franchise durant son enfance : "J'ai passé autant de temps à jouer à ce jeu qu'à lire ou faire autre chose, pour au moins plusieurs années, lorsque j'avais six ou sept ans." Pour l'étude, il s'est alors tourné vers des adultes, dont le cerveau avait été stimulé par Pokémon : "Ça semblait légèrement immoral de voir un enfant venir ici et le piéger durant huit heures par jour pour lui faire apprendre un nouveau stimulus visuel".