Faire don de vos excréments pourrait grandement faire avancer la science
Donner vos excréments pourrait grandement faire avancer la science. Si l'idée peut paraître gênante, voire complètement farfelue, c'est en tout cas le projet organisé par l'Inrae (l’Institut national de la recherche agronomique) et l'Inserm (l'Institut national de la santé et de la recherche médicale), et ceci dans un but bien précis.
"Le French Gut"
Alors que le fonctionnement du corps humain ne cesse de receler des mystères et que les maladies chroniques sont toujours aussi nombreuses et difficiles à enrayer, l'Inserm fait office de précurseur dans la recherche scientifique et technologique en France.
Régulièrement doté de financements de la part de plusieurs organes gouvernementales, l'Inserm peut ainsi expérimenter afin de comprendre comment réagit notre corps face aux maladies. Aujourd'hui, l'Inserm, en partenariat avec l'Inrae développe le projet "French Gut". Il s'agit de développer la connaissance des microbiotes intestinaux français. Plus clairement : ce projet doit permettre "d’améliorer la santé et de diminuer les coûts liés aux maladies chroniques en constante augmentation ces dernières années (diabète, obésité, cancer, allergies, maladies inflammatoires chroniques intestinales…)" explique l'Inserm.
Un projet un peu fou
Lancé le 16 septembre dernier, "Le French Gut" entend percer les mystères du microbiote en analysant 100 000 échantillons fécaux. Pour cela, les Français sont invités à donner leurs excréments en s'inscrivant sur le site du projet. Les développeurs du projet le qualifient "d'un peu fou", mais de très ambitieux, puisqu’il s’agit, d’ici à 2027, de récolter, séquencer et analyser le microbiote de 100 000 Français, avec pour objectif d’en cartographier toute la diversité.
Aujourd’hui, on sait que le microbiote joue un rôle important dans nos fonctions digestives, métaboliques, immunitaires, neurologiques", rappelle Thomas Lombès, directeur général délégué à la stratégie de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
"On sait aussi que son altération est une explication à beaucoup de pathologies, comme l’obésité, le diabète, la maladie de Crohn ou certains cancers. Mais on a encore beaucoup de choses à comprendre pour mesurer précisément son impact sur notre santé" a-t-il poursuivi.
L'étude doit répondre à des questions comme : quel rôle l’alimentation, la pollution, le stress ou les antibiotiques jouent-ils dans notre corps ? Mais également dans quelle mesure peut-on agir sur sa composition pour prévenir l’apparition de certaines maladies ?