Des chercheurs découvrent comment l'Homme a perdu sa queue
L'Homme descend du singe mais vous vous êtes déjà peut être demandés pour quelle raison nous n'avions pas de queue contrairement à cet animal. Notons que tous les singes ne disposent pas de cet appendice. Tout comme nous, c'est le cas du chimpanzé, du gorille, du gibbon et de l'orang-outan. Alors pourquoi nos ancêtres ont-il perdu leurs queues ? Une équipe de scientifiques en a découvert l'origine.
Une mutation vieille de 25 millions d'années
Il faut savoir que dans le génome des mammifères se baladent des centaines de milliers de petits morceaux d'ADN qui peuvent être à l'origine de l'altération de certains gènes. On parle de gène sauteur. La majorité de ces gènes sont inactifs mais certains peuvent être à l'origine de pathologies (hémophilies, dystrophies, ...) et d'autres ont pu jouer un rôle dans l'évolution physique de notre espèce.
C'est ce que vient de découvrir une équipe de scientifiques qui a publié une nouvelle étude dans la revue Nature. Elle a pu identifier un gène sauteur, l'AluY, présents chez les hominoïdes et qui est à la l'origine de la disparition de la queue. Il y a 25 millions d'années, il a été ajouté au gène TBXT, qui joue un rôle dans le développement de l'appendice caudale. Cela coïncide au moment où les grands singes ont perdu leur queue.
Concrètement, les scientifiques ont analysé 140 gènes afin d'être sûrs d'avoir correctement identifié le bon morceau d'ADN puis ils ont créé des souris avec cette même mutation à l'aide des ciseaux-génétiques CRISPR-Cas9, permettant d'ajouter ou retirer des segments d'ADN. Résultat : des souris mutantes sont nées sans queue ou avec une plus courte.
Une mutation génétique qui provoque une maladie
La perte de l'appendice caudal peut avoir joué un rôle important dans le développement de la bipédie. Cependant, tous les scientifiques ne sont pas forcément d'accord sur ce point. Quelque soit l'intérêt de la disparition de la queue chez nos ancêtres, Itai Yanai, principal auteur de cette étude, explique qu'elle s'est accompagnée d'une maladie "similaire au spina bifida humain" à savoir une malformation dans le prolongement de la colonne vertébrale qui touche un nouveau-né sur 1000.
Pour le chercheur, "la pression évolutive pour perdre la queue était si grande que, malgré la création de cette condition, nous avons quand même conservé cette mutation". Ainsi, cette maladie serait l'héritage de la disparition de ce membre chez l'Homme. Enfin, le scientifique souligne que les cas d'enfants qui naissent avec une excroissance dans le bas du dos n'est pas une queue avec des vertèbres et qu'il n'y avait pas de lien avec la mutation génétique que son équipe a identifiée.