Les séries interactives, véritable révolution ?
Pour sa prochaine saison, l’inévitable Black Mirror tentera l’expérience d’un épisode interactif. Une fonctionnalité jugée inédite et révolutionnaire qui, pourtant, admet de grosses largesses.
Quelle autre série aurait pu prétendre à un tel pas en avant ? Prochainement, Black Mirror, sous la tutelle de Netflix, proposera un épisode particulier. En fait, le spectateur ne sera plus seulement simplement spectateur, mais sera propulsé à travers l’épisode pour en devenir l’un des protagonistes. Selon les premières informations dévoilées, il devra prendre des décisions pour décider du sort de l’épisode. Une pratique inédite, technologiquement avant-gardiste. Un constat presque paradoxal, lorsque l’on sait que la série Black Mirror a bâti son succès sur la dérision des progressions technologiques. La voilà actrice de ses propres "dénonciations".
Mais là n’est pas vraiment le problème. En fait, il n’y a pas vraiment de problème tout court. L’interaction, et la volonté d’intégrer le fan directement dans l’univers n’est pas vraiment une nouveauté propre à Black Mirror. Plusieurs autres licences en ont fait l’expérience bien avant. On peut notamment prendre l’exemple des comic-strip Batman qui ont, à l’époque, interpellé leurs fans pour décider du sort de Jason Todd. Les fans ont d’ailleurs décidé de le faire mourir, ce qui a appuyé la décision au préalable des scénaristes qui appréhendaient tout de même de faire un mauvais choix.
Dans le monde des séries, là-aussi certains fans ont eu une influence prononcée sur le destin de certains personnages. En 2011, Les Simpsons ont fait appel à leurs spectateurs pour valider, ou non, la relation entre Ned Flanders et Edna Krapabelle. Ils devaient participer à un vote qui serait dévoilé lors du prochain épisode. Ceux-ci ont approuvé la relation et contribuer à faire perdurer pendant quelques temps encore l'un des couples les plus particuliers de la série.
Black Mirror et l’interaction directe
Mais tous ces exemples ne sont rien quant à la volonté progressiste de Black Mirror. En effet, les illustrations citées précédemment se faisaient en deux temps : l’épisode était dévoilé, puis en suite, les fans étaient appelés à intervenir. Au final, tous les fans avaient les mêmes épisodes, que ce soit avant ou après, parce qu’il s’agissait d’une décision de masse. Ceux ayant voté à l’encontre du couple "Nedna" n’ont jamais pu voir un épisode où les deux se séparent. Là est toute la nuance de Black Mirror. Le spectateur choisira en direct le destin de l’épisode. C’est-à-dire que, en amont, la série devra préparer plusieurs scénarios que les décisions du spectateur influenceront.
Au final, on s’approche sensiblement du format jeu vidéo. Sur console, les joueurs incarnent un personnage, ils ne sont pas spectateur. Dans la plupart des jeux désormais, le scénario n’est pas linéaire, il est modifiable en fonction des victoires, des défaites et des décisions que le joueur prendra. L’un des exemples les plus puissants restant celui de The Witcher 3.
Le problème est peut-être ici : comment désormais faire la différence entre une série et un jeu vidéo ? Dans une série, le spectateur subit les décisions prises en amont par les scénaristes. Il peut ne pas être d’accord, c’est d’ailleurs sûrement toute l’essence d’une série (ou d’un film) : le destin ne nous appartient pas. Regarder les épisodes en ayant peur que notre personnage favori décède, en espérant que le protagoniste réussisse sa quête, etc. Avec cette nouvelle fonctionnalité, le spectateur ne subit plus, il influence lui-même l’histoire qu’il regarde.
En outre, cette interaction, louée par Black Mirror, semble idéalement en accord avec la série. Une succession d’épisodes, sans lien les uns aux autres, c’est une prise de risque minimale pour la série. En revanche, en ce qui concerne d’autres productions, difficile d’imaginer aujourd’hui que les décisions des joueurs puissent avoir une influence sur la trame principale. Imaginez à quoi ressemblerait Game of Thrones sinon…
Certes, mais surtout Detroit: Become Human. Le principe du choix qui influe sur le reste est le coeur même du jeu.
Sinon, pour rester dans le thème du choix sur un medium vidéo, il y a le clip de Chairlift "Met Before" : https://theguardian.com/music/musicblog/…
Bon, c'était du Flash mais ça date de 2012, ce n'est pas si nouveau que ça finalement comme procédé !
Sinon moi ce que je me demande c'est comment on interagis ? QTE genre JV ou des choix multiple à la telltale ?
Perso ça peu être gavant, je me pause pas devant un ep le soir pour réfléchir à des choix multiple ou pour avoir un "gamplay"
Mouais, y'avait la même avec Destination finale 5 non ?
C'était y'a 7 ans quand même.......