Aujourd'hui, Robin est un personnage quasiment aussi connu que Batman. Pour une grande partie du public, il est le premier partenaire de l'homme chauve-souris. Les fans savent, quant à eux, qu'il est loin d'être le seul acolyte du chevalier de Gotham, et même qu'il y a eu plusieurs Robins tout au long des (très) nombreuses aventures de Batman. Mais peu connaissent l'histoire méconnue des deux "vrais" premiers associés du célèbre justicier.
Jenny Wren : Anita Jeans, "la première Robin".
En effet, depuis quelques années, le lore de Batman s'étoffe principalement du côté de son équipe, et les auteurs ont ainsi fait apparaître deux nouveaux personnages qui permettent d'éclairer sous un nouveau jour les premières heures de Batman dans les rues de Gotham City. Revenons donc ici sur le surprenant destin de ces personnages de l'ombre. Le personnage de Robin a été inventé sous l'impulsion de D.C Comics qui s'inquiétait de l'aspect sombre de Batman. Pour contrebalancer ce personnage d'enquêteur vêtu de noir, les auteurs ont donc imaginé un jeune garçon souriant et vêtu de couleurs criardes. Si Batman était la sombre chauve-souris, Robin serait le joyeux Rouge-Gorge.
C'est en jouant de ces origines éditoriales et pragmatiques, qu'en 2022, les auteurs de la série RobinS (notez bien le "S") ont imaginé un nouveau méchant dont les origines faisaient écho de manière métatextuelle au personnage. Il y a aujourd'hui 7 Robins dans la saga Batman. 2 sont un peu particuliers et ne seront pas concernés par l'histoire qui suit : Carrie Kelley est la Robin de la saga The Dark Knight Returns, une histoire se déroulant dans un "possible futur" de Batman. Et Elizabeth Prince, qui vient juste de revêtir le costume, qui est surtout la fille de Wonder Woman.
La saga Robins confronte donc les 5 principaux anciens et actuels Robin à un nouvel ennemi qui les prend pour cible. Ce personnage est appelé Jenny Wren, une identité faisant référence à une chanson de Paul McCartney (oui, le Beatles), particulièrement triste et inquiétante. Mais aussi à un petits oiseaux similaire au rouge-gorge (robin en anglais) ayant toutefois des couleurs plus ternes. Les cinq héros se voient soudainement confrontés à leurs passés, puisque Jenny Wren, qui semble bien connaître leurs histoires, tourmente l'équipe en utilisant des éléments de leurs premières enquêtes et dossiers en tant que justiciers. Ces premiers dossiers sont appelés les Gauntlets.
Pour vaincre Jenny Wren, les jeunes héros doivent alors fouiller dans leur propre passé douloureux. Lorsqu'ils finissent par triompher de leurs épreuves respectives, Jenny Wren leur permet alors d'accéder à un dossier surnommé le "Gauntlets Zéro". C'est au travers de ce dossier que les Robins vont alors découvrir un secret jusque-là minutieusement gardé par le mentor : Batman lui-même.
Le Gauntlet Zéro leur révèle tout simplement l'existence d'un premier Robin, ou plus précisément d'une première Robin. En effet, peu de temps avant de faire la rencontre de Dick Grayson qui était jusqu'alors considéré comme le premier Robin officiel, Batman avait déjà eu l'occasion de recruter une jeune acolyte : Anita Jean, qui se présente alors comme la toute première Robin.
Le dossier Gauntlet Zéro, que Batman détient sur Jenny Wren, révèle à l'équipe et au lecteur toute l'histoire de ce personnage jusque-là restée secrète. Les Robins découvrent ainsi que Jenny Wren/Anita Jean était à l'origine l'ancienne complice d'un pirate informatique nommé Cormac Dodge alias Escape Artist/l'artiste de l'évasion. Ce méchant méconnu a recruté la jeune Anita après que celle-ci a réussi à pirater son ordinateur avec un simple téléphone portable de première génération.
De son côté, le jeune Batman, qui en est encore aux tout débuts de sa carrière, n'est pas encore le super-héros qu'il deviendra. Or l'Escape Artist, intrigué par Batman, arrive à pirater le système informatique de la Batcave et découvre qu'il est en réalité Bruce Wayne, le playboy milliardaire, chouchou de Gotham. Batman contre-attaque en proposant à Anita Jeans (qui est encore une enfant) de s'associer avec lui pour piéger l'Escape Artist.
Anita et Batman finissent par piéger l'Escape Artist, mais les choses tournent mal. Anita saisit l'arme du pirate informatique et lui loge une balle en pleine tête, après que ce dernier a menacé de révéler à la presse l'identité et le passé des deux justiciers. Batman, qui s'oppose déjà à la notion d'auto-justice et à l'usage des armes à feu, réprimande violemment Anita et lui annonce qu'ils ne pourront pas continuer à collaborer ensemble. C'est alors que la jeune fille passablement instable, se jette soudainement dans les flammes du repaire en feu de l'Escape Artist . Marqué par cette tragédie, Batman prend la décision de garder secrète l'histoire d'Anita Jean.
Cependant, et contrairement à ce que pensait Batman, Anita Jean a survécu et a longuement préparé sa vengeance sous les traits de Jenny Wren. Anita Jean n'a jamais vraiment été une Robin, contrairement à ce qu'elle prétend. Mais Batman, qui avait décelé son potentiel, aurait pu, avec un peu plus d'expérience et de self-control, en faire une première est excelente Robin.
La révélation du Gauntlet Zéro est un choc pour l'équipe de Batman. C'est d'ailleurs l'une des rares aventures où l'on remet en question l'habitude étrange du héros à utiliser des mineurs dans sa lutte contre le crime. Une manie malsaine qui est peut-être la conséquence de sa rencontre avec un autre associé méconnu qui est apparu ces derniers temps dans le lore de Batman.
Minhkhoa Khan alias Ghost-Maker
Dans l'actuel canon de DC Comics (en attendant un inévitable prochain reboot), Minhkhoa Khan alias Ghost-Maker est tout simplement, le tout premier acolyte de Batman dans sa guerre contre le crime.
Minhkhoa Khan connaît un parcours assez similaire à celui du jeune Bruce. Depuis toujours, il se prédestine à devenir un super-héros. Par contre, il considère que lutter contre le crime doit être une forme d'art et non un devoir. Très jeune, il prend la route et il entreprend de voyager aux quatre coins du monde pour apprendre les arts martiaux auprès des plus grands maîtres.
Durant ce long temps d'initiation, il rencontre pour la première fois le jeune Bruce Wayne alors que tous deux commencent leur entraînement auprès d'un vieux maître ninja appelé Kirigi au mont Paektu. Entre les deux futurs justiciers se crée un lien d'amitié. Ils sont encore à ce stade guidés par des objectifs similaires.
Très vite, Bruce et Khan découvrent que le dojo de leur maître, Kirigi, n'est ni plus ni moins qu'une succursale permettant de former et recruter les redoutables membres de la Ligue des Assassins de Ra's al Ghul. Bruce et Khan s'échappent et poursuivent ensemble leur tour du monde à la recherche de nouveaux mentors avec qui se former aux différentes formes de combats.
Après quelques rebondissements qui les mèneront jusqu'à une première rencontre avec Ra's al Ghul (le chef de la Ligue des Assassins), Bruce et Khan entament une carrière de justicier masqué à Gotham. Toutefois, Bruce se rend rapidement compte que Khan, devenu le justicier Ghost-Maker, présente un comportement psychothique et ne manifeste aucune empathie envers quiconque, y compris les civils. Ghost-Maker,considére ce trait de caractère comme une force, estimant que les émotions distrairaient ou affaibliraient ses capacités.
À partir de là, ils se mettent d'accord pour continuer leur lutte contre le crime, mais sans jamais s'immiscer dans leurs opérations respectives. Batman protégera Gotham et Ghost-Maker ne devra jamais y mettre les pieds. Les années qui suivent, Ghost-Maker parcourt le monde et nettoie du crime les villes qu'il traverse, malheureusement toujours en laissant systématiquement derrière lui plusieurs dizaines de morts. Ses actions sont alors protégées par différents gouvernements qui trouvent bien pratique ce mercenaire qui ne leur coûte rien.
Quelques années plus tard, alors que le Joker déclare la guerre à Batman, dans l’arc narratif Joker’s War, Ghost-Maker revient à Gotham. Durant cette période, le Joker terrorise tout Gotham City et ne semble avoir aucune limite. Ghost-Maker a donc décidé de rompre le pacte qu’il avait signé avec Batman et de prendre en charge la lutte contre le crime à Gotham à la place du chevalier noir.
Utilisant son propre service informatique, le "Ghostnet", pour identifier tous les (nombreux) acteurs du monde souterrain de la ville, il décide de commencer par neutraliser Batman, la Bat-famille, mais aussi le moindre justicier et autre vigilant indépendant opérant à Gotham.
Il commence par cibler un justicier débutant, Clownhunter. Clownhunter est un très jeune héros qui s'est fixé comme objectif de tuer le Joker. Le but de Ghost-Maker à ce moment-là est d'utiliser le garçon comme moyen de narguer son ancien ami, Bruce Wayne, et de le confronter à ses échecs. Selon Khan, non seulement Batman n'arrive pas à protéger efficacement la ville contre la menace criminelle, mais en plus, il en crée de nouvelles en inspirant et motivant de nouveaux criminels à cause de son encombrant code d'honneur et de son empathie.
C'est paradoxalement cette rencontre avec Clownhunter qui va finalement assagir Ghostmaker. Il se reconnaît en ce jeune anti-héros énervé. Il fait alors en sorte d'aider Batman à contrecarrer un plan de l'Épouvantail. Puis, il décide de devenir le mentor de Clownhunter et accepte d’être le leader de Batman Incorporated. C'est peut-être la rencontre de cet allié aux idées trop tôt arrêtées, qui a motivé Batman à recruter par le suite de très jeunes acolytes comme Anita Jeans, puis les différents Robin.
Et si vous avez aimé cet article, n'hésitez pas à découvrir le dernier grand rebondissement dans les aventures de Batman : Batman n'est plus !
Par toxic crusader, il y a 10 mois :
J'ai toujours trouvé ça gênant cet histoire de recrues super jeunes et surtout jamais très crédibles.
Répondre à ce commentaire