Roi Lion, Cars, Toy Story : ces 10 films Disney devaient être bien plus sombres

Avant de devenir vos classiques bien aimés, beaucoup de films Disney avaient à l'origine un script bien plus sombre et cauchemardesque.

Dans l’esprit du public Disney, ce sont des animaux qui chantent, des princesses qui prennent leur destin en main, ou encore une souris à la voix haut perchée qui porte des gants, le tout dans un univers coloré et accessible à tous. Toutefois, vous seriez étonné de savoir le nombre d'animés et de films Disney qui ont d’abord été pensés comme de véritables petits cauchemars.

Revenons donc ici sur certains des films du studio aux grandes oreilles qui ont failli détruire votre enfance. Cependant, rassurez-vous, rien ne dépassera jamais la mort de la mère de Bambi.

#10 L'Étrange Noël de Monsieur Jack (1993)

En découvrant le cauchemardesque Noël imaginé par Tim Burton, Disney a un peu pris peur. Et on l’a un peu oublié aujourd’hui, mais le film est sorti en étant principalement affilié au Studio Touchstone, qui était la branche « plus adulte » de Disney. Par exemple, on ne le sait pas toujours, mais des films comme Armageddon, Dick Tracy ou Pretty Woman sont des films Disney mais sortis sous le « label  Touchstone".

Bref, si Disney a un peu paniqué face au résultat, il faut tout de même bien se rendre compte que la première version du script et même certaines scènes ont été retravaillées par l’équipe du film elle-même, qui s’est rendu compte qu’elle était parfois allée trop loin. Le film présentait, entre autres, un final avec un Père Noël bien plus violent, une partie de hockey finale qui se jouait avec la tête tranchée de Tim Burton à la place du palet.

De même, le méchant Oogie Boogie devait se révéler être en réalité le Docteur Finkelstein, mais son approche quelque peu tendancieuse envers Sally à la fin aurait pu rendre suspecte la création de cette femme artificielle par son créateur.

#9 Mulan (1998)

Mulan est resté dans les mémoires pour ses chansons sympas, ses personnages attachants, son petit dragon très marrant, mais aussi et surtout pour l’un des méchants les plus charismatiques de l'univers Disney : Shan Yu. Un adversaire redoutable et qui est à peu près aussi impressionnant que peu présent à l’écran. Cette absence de Shan Yu à l’écran découle de la principale modification apportée aux scenarii originaux. 

Dans les premières versions du script, le chef des Huns était présenté en train de commettre une série de plusieurs actes atroces, y compris la destruction d'un village et le meurtre de civils à l'écran. L’idée était bien sûr de montrer plus efficacement la cruauté et la férocité du personnage, pour en faire une véritable menace et un défi d’autant plus grand pour Mulan. Évidemment, cela a été jugé peut-être un peu trop intense pour les jeunes enfants à qui le film devait s’adresser. Résultat, la plupart des apparitions de Shan Yu ont malheureusement été coupées du film.

#8 Toy Story (1995)

S'il y a une chose que les fans de Disney et de Pixar n'aiment pas évoquer, c'est ce que l’on appelle « Black Friday Reel ». Pour ceux qui ne le savent pas, « Black Friday Reel » était en réalité le scénario original de Toy Story.

Dans cette version, Woody, le gentil cowboy, était très différent.Non seulement Woody n’était pas un adorable cow-boy en chiffon, mais un tyran qui dominait les autres jouets. C'est lui, qui, jaloux de Buzz, jetait littéralement et délibérément le ranger de l’espace par la fenêtre. Woody était dans cette version tout simplement l’antagoniste du film et un être particulièrement détestable.

#7 Cars (2006)

Cette petite pépite totalement sous-estimée de chez Pixar est probablement le dernier film que l’on s’attend à voir dans une liste comme celle-ci. L’image de Cars, ce sont des petites voitures rigolotes qui font la course et Martin le remorqueur qui fait des gaffes, sauf que...En réalité, un certain nombre d'idées et de scènes plutôt sombres ont été coupées du premier film Cars. Le réalisateur John Lasseter, pour qui Cars était un film extrêmement personnel, avait parfois cherché à aller un peu trop loin dans ses réflexions sur ce monde.

On pouvait, par exemple, avoir une séquence de forêt hantée par des carcasses de voitures décédées, ou encore une scène où McQueen retirait son cerveau de son corps d’acier pour le greffer dans un modèle plus performant. Avec de telles scènes, le film aurait plongé dans quelque chose de plus étrange, certes passionnant, mais pas sûr que Disney aurait pu vendre autant de produits dérivés par la suite.

#6 Zootopie (2016)

Sous des airs de catalogue de peluche géant, Zootopie présente un sous-texte plutôt malin qui vient interroger les limites du concept d’utopie, interroger nos idées reçues, notre regard sur l’autre, le tout dans un polar qui cite les classiques. Mais les premières versions du script interrogeaient bien plus frontalement le terme de ‘film noir’.

Après avoir été brièvement un film d’espionnage peu inspiré, le script s'oriente vers le concept de la ville utopique des animaux, mais avec un point de vue bien plus désabusé. Le film présentait de manière extrêmement frontale un commentaire sociétal pas très subtil qui impliquait une histoire de colliers électriques et de la discrimination entre prédateurs et proies.

Dans certaines scènes, Nick Wild (le renard) était conditionné de manière brutale. Ce concept de collier électrique a d’ailleurs été conservé dans le scénario assez longtemps pour que le rendu de certaines scènes soit assez avancé. Certaines scènes assez sombres gardent quelque séquelle de ce traitement, mais l’idée a finalement (et heureusement ?) été jetée à la poubelle.

#5 Lilo & Stitch (2002)

Stitch est aujourd’hui une véritable poule aux œufs d’or pour Disney. Le petit extraterrestre bleu et la peluche parfaite, et à l’heure où ces lignes sont écrites, en novembre 2023, Disney vient de ressortir une gamme de figurines du film pour le grand commerce. L’une des notes d’intention du film est de créer un mélange entre la série Alf et le comic strip Calvin et Hobbes de Bill Waterson. Résultat : un humour gentiment sale gosse, plein de jolies couleurs avec des personnages adorables. Lilo et Stitch est d’ailleurs l’un des films Disney avec le plus grand nombre de suites (4 longs métrages animés, 2 séries, 2 séries manga et bientôt une adaptation live).

Mais le destin du film aurait pu être bien différent… Dans la première version du script, Stitch était le méchant du film. Lorsque le film présente le personnage de Lilo, on la découvre en train de donner du sandwich au beurre de cacahuète à un poisson nommé Doudou. Et bien à l’origine, le but de Stitch était apparemment de tuer Doudou le poisson. Le petit 626 était visiblement plus proche du Gremlins que de la peluche gentiment destructrice.

#4 Le Roi Lion (1994)

Avant d'être le classique qu'il est aujourd'hui, Le Roi Lion était un tout autre projet. Différents scénarios originaux ont vu le jour et quelques-uns étaient excessivement sombres. L’un d’eux présentait Simba vaincu par Scar jusqu’au moment où son oncle était finalement brûlé vif. Dans une autre version, Scar faisait des avances physiques à Nala, quant à Timon et Pumbaa n'existaient tout simplement pas.

C’est finalement le prestigieux Script Doctor Christopher Vogler (auteur de le guide du scénariste) qui est venu sortir le studio de l’impasse en s’inspirant de récits classiques tels qu’Hamlet. Même si évidemment aujourd’hui, le film est souvent désigné par certains comme un plagiat du Roi Léo de Tezuka, ce qui est certain, c’est que le film n’aurait peut-être pas l’aura qu’il a aujourd’hui sans ces modifications.

#3 La Reine des neiges (2013)

Aujourd’hui, quelques petits malins s’amusent à transformer les classiques Disney en films d’horreur comme Winnie the Pooh et sa suite ou encore prochainement Cendrillon. Mais certains contes n’ont pas attendu ces inoffensives transgressions pour être de véritables cauchemars en puissance. Ainsi, les premières versions de contes, dits pour enfants, sont en réalité particulièrement sombres.Avant d'être la reine du box-office, des produits dérivés et des chansons beaucoup trop entendues, Elsa la reine des neiges aurait dû connaître un tout autre destin.

Ce projet est en réalité un très ancien projet Disney. Hors la première version était plus proche du conte tel qu’il fut imaginé par son auteur Hans Christian Andersen. Dans le texte d’origine, la reine des neiges du titre est en réalité une cruelle sorcière qui enlève les enfants. Le scénario original présentait donc Elsa comme une méchante avec une armée de bonshommes de neige.

#2 Alice au pays des merveilles (1951)

Walt Disney a toujours voulu faire Alice au pays des merveilles. Pour tout dire, il a longtemps espéré pouvoir en faire le premier long métrage animé de l’histoire du cinéma avant de se résigner et de lancer finalement la production de Blanche-Neige. Walt Disney n’arrivait tout simplement pas à assagir ce texte complètement fou de Lewis Carroll. Il faut dire que le roman original est en réalité une étrangeté typiquement britannique pleine de « non-sens » et de passages passablement déroutants voire même inquiétants.

Les premiers jets d'Alice version Disney étaient non seulement fidèles au livre mais complètement fous ! Le style artistique était sombre et parfois dérangeant, certaines séquences étaient de véritables sources de cauchemars potentiels, et l’une des fins envisagées voyait Alice exécutée par la Reine de Cœur ! Disney a finalement mis plusieurs décennies avant de pouvoir finir Alice et il n’en était d’ailleurs toujours pas réellement satisfait.

#1 Taram et le Chaudron magique (1985)

La production à rallonge de cet animé d'héroïc fantasy a tout simplement failli couler Disney. Le film est produit à un moment où les animateurs de vieille école commençaient à partir, mais où les jeunes talents n'avaient pas encore la liberté qu’ils souhaitaient. Une période également où la firme se cherchait une nouvelle identité.

Ce contexte chaotique a vu se succéder un nombre incalculable de versions du script et user de nombreux directeurs artistiques.Le premier scénario original s’orientait vers une œuvre purement fantasy, sombre, violente, et même dérangeante que l’équipe souhaitait voir classer R (interdite aux moins de 17 ans non accompagnés) ! Pendant un temps, le jeune Tim Burton encore simple employé chez Disney s’est retrouvé avec la possibilité de créer des dizaines de concepts pour le film. D’après lui, il ne reste rien aujourd’hui de son travail, d’autres disent qu’on lui doit l’armée de morts-vivants qui se lève à la fin du film (oui, il y a un dessin animé Disney avec une armée de morts-vivants).

Au final, même une fois la production finie, Jeffrey Katzenberg, le patron de Disney dans les années 80, a fait couper environ 14 minutes du film tel qu’on le connaît aujourd’hui. Ces importantes coupes se font largement ressentir au sein de ce film parfois aussi décousu que fascinant. Le film a évidemment fait un gigantesque flop et fait partie des films les plus méconnus du catalogue Disney.