Batman : 7 moment gênants qu’on voudrait bien oublier
Si Batman est l’un des super-héros ayant eu droit à certaines des meilleures adaptations, force est de constater que certaines proposent également leur lot de scènes pénibles à lire ou à regarder. Petit retour donc sur certains des moments les plus gênants de l’histoire de l'univers de Batman.
#7 Les armures anatomiquement embarrassantes de Batman sont gênantes (Batman & Robin 1997)
On peut dire beaucoup de choses sur la saga Batman, mais s’il y a bien un sujet qui fait consensus, c’est l’aspect risible des armures dans Batman Forever et Batman et Robin. Ces films des années 1990, sous la direction de Joel Schumacher, ont marqué un tournant visuel qui a laissé plus d'un spectateur perplexe. Les costumes des héros n’ont pas simplement opté pour un design "tactique" ou "efficace" comme on pourrait l’espérer d’un justicier qui combat le crime. Non, ils sont plutôt devenus un festival d’exagérations anatomiques et de choix esthétiques douteux.
Le plus célèbre de ces faux pas reste les fameux "bat-tétons" sur l’armure de Batman. Pourquoi un super-héros aurait besoin de tétons en relief sur son costume est un mystère qui demeure non résolu. Ajoutez à cela une entrejambe massive et une fermeture éclair bien visible sur l’arrière train, et vous obtenez des moments de malaise pur.Face au ridicule de tels choix, fou rire nerveux garanti, mais gêne maximale en imaginant les héros sauter de toit en toit avec leurs tenues évocatrices.
#6 Batman qui maltraite Robin (All-Star Batman and Robin, the Boy Wonder 2005)
Vous connaissez tous ce "meme" où Batman gifle Robin pour l'empêcher de lui répéter des banalités ? Eh bien, malgré l’aspect visiblement comique de cette image, deux des plus grands génies des comics, Frank Miller et Jim Lee, ont pensé qu’il serait judicieux d’en faire un élément central de la relation entre Batman et Robin. Dans All-Star Batman and Robin, the Boy Wonder #2 (Frank Miller, Jim Lee), sorti en 2005, DC Comics a tenté de réinventer ses héros emblématiques avec la ligne All-Star.
Si cette série a marqué les esprits pour de nombreuses (mauvaises) raisons, c’est surtout le traitement de Robin par Bruce Wayne qui s’est avéré l’une des erreurs les plus surprenantes. Dans cette version, Batman adopte une attitude froide et abusive envers ses protégés, qu'il voit uniquement comme des soldats dans sa guerre contre le crime. Ce comportement déshumanisant dénature quelque peu l’essence du personnage du Chevalier Noir, sans vraiment apporter quoi que ce soit de pertinent au récit. Le pauvre Robin se retrouve donc ici orphelin, enfant maltraité par son tuteur, puis justicier juvénile malmené par les criminels de Gotham en l’espace de quelques mois. Dur…
#5 Du sous-Shakira pour la musique du film (Batman et la Mystérieuse Batwoman 2003)
La série Batman: The Animated Series des années 1990 est tout simplement l’une des meilleures adaptations des aventures du justicier de Gotham. Mieux encore, la série a même donné lieu à l’un des meilleurs films existants sur le sujet, Batman contre le Fantôme Masqué, qui continue aujourd’hui d’inspirer de nombreux artistes travaillant sur l’univers de Batman. Cependant, ces réussites magnifiques ont également abouti à d’autres projets beaucoup plus compliqué à défendre, dont le pire reste sans aucun doute le catastrophique Batman et Harley Quinn de 2017 (dont nous parlions en détail ici). Le troisième film de la série, Batman et la Mystérieuse Batwoman, n’est pas non plus exempt de défauts.
Ce long-métrage animé de 2003 propose une nouvelle version de Batwoman. Le mystère central tourne autour de trois femmes, soupçonnées tour à tour d’être potentiellement derrière le masque. Si le film n’est pas une catastrophe, il reste tout de même gentiment dispensable, d’autant plus que cette nouvelle Batwoman n’a jamais été revue par la suite dans l’univers de l’animation DC.Non, le vrai problème réside dans une séquence extrêmement gênante, où, pour vendre un single très "girly", le Pingouin accueille dans son bar une chanteuse qui ressemble à une sous-Shakira. Cette dernière va rythmer la scène avec une chanson totalement hors sujet, qui revient même dans le générique de fin. Un bonus du DVD de l’époque mettait d'ailleurs fièrement en avant ce "produit" intitulé Betcha Neva, chanté par une artiste nommée Chérie.
#4 Les jeux de mots pourris de méchants (Batman films & series)
Oui, on a compris, merci. Les méchants de Batman sont des personnages hauts en couleur et avec des noms pour le moins évocateurs, mais… il n’est pas utile que les méchants ne s’expriment que par des phrases permettant des jeux de mots sur leur identité toutes les deux secondes. Tout a commencé, évidemment, avec la série aussi populaire que parodique Batman de 1966. Si ici le ton léger de l’ensemble permettait de nombreux excès, la série a surtout ouvert la voie à tous les auteurs en manque d’imagination mais adeptes des calembours foireux.Le principe des blagues à double sens sur l’identité des méchants a fait son grand retour dans Batman, le défi de Tim Burton. Cependant, ici, les blagues grivoises et les jeux de mots à base d’oiseaux et de chats, même si certains les trouveront peut-être trop appuyés, servent le propos et soulignent l’aspect profondément sexuée et libéré de Catwoman, donc pourquoi pas… Par contre, c’est avec Batman Forever que les choses se gâtent.
En effet, les films de Joel Schumacher présentent des méchants qui ne sont plus grand-chose d’autre que des parodies involontaires (ou non ?) de leurs personnages. Dans Batman Forever, Double Face devient une pale copie du Joker qui ferait des blagues sur son doublement de personnalité sans jamais vraiment en souffrir et doit tout avoir en deux couleurs dans ses affaires. Dans Batman et Robin, un cap est encore franchi, et on finit par se demander si le film ne serait pas en fait une comédie qui avance masquée (mince, c’est contagieux). Mister Freeze fait tous les jeux de mots possibles avec le froid et, de son côté, Poison Ivy suggère aux héros qu’ils viennent s’occuper de son buisson. Classe...
#3 Changer les origines d’Harley Quinn pour en faire n’importe quoi
Les origines d’Harley Quinn sont redoutablement efficaces. À l’origine, elle est la psychiatre du Joker, mais sa folie contamine cette professionnelle qui finit par s’éprendre du psychopathe. Elle le libère et devient son acolyte, dans une relation de plus en plus malsaine, jusqu’à ce qu’elle trouve la force de s’en libérer pour voler de ses propres ailes. Cependant, il semblerait que cette histoire soit jugée trop simple pour certains, car Harley se retrouve régulièrement réécrite, et rarement pour le meilleur.Tout commence avec la série TV Les Anges de la Nuit, où Harley conserve une bonne partie de son origin story initiale, mais elle en veut également à la ville, car le Joker a été enfermé avant qu’ils n’aient eu le temps d’avoir des enfants ensemble...
Puis arrive la série animée The Batman, où Paul Dini, l’inventeur même d'Harley Quinn, propose de nouvelles origines. Harley est ici une présentatrice télé virée après avoir fait un très "prank" à Bruce Wayne, ce qui la pousse à devenir une criminelle. En plus de cette réécriture plutôt hasardeuse du personnage, Paul Dini réitère dans la série Cape Crusader, où les origines d’Harley deviennent plus ou moins similaires à celles du Docteur Hugo Strange : une psychiatre très douée, mais portée sur le crime.Enfin, l’une des réécritures les plus catastrophiques du personnage est visible dans Joker 2, où Harley est désormais une simple patiente d’Arkham fascinée par le Joker dès le départ.
#2 Le Joker n'est pas Fred Astaire (Joker folie à deux 2024)
Dans l'univers de DC, tenter de faire de la comédie musicale avec les personnages n’est pas impossible, mais compliqué. L'idée n'est pas infaisable : l'épisode Le Maître de Musique de Batman : L'Alliance des Héros réussit cet exercice avec brio, alliant humour, rythme et une intrigue solide. Cependant, il est essentiel de bien penser son projet, ce qui n'est clairement pas le cas de Joker : Folie à Deux. Dans ce film, les morceaux musicaux semblent être insérés au hasard, sans véritable lien avec l'histoire ou la logique interne de l'univers.
Par moments, les numéros apparaissent comme des moments de folie qui se déroulent dans une réalité à peine modifiée. D'autres fois, ils s'apparentent à de gigantesques rêveries, avec des décors flamboyants tout droit sortis de Broadway. Ces choix créatifs laissent perplexes. Chanter des chansons, c'est mignon, mais raconter une histoire, c'est mieux. Si le Joker n'est pas Fred Astaire, c'est peut-être parce qu'il a besoin d'un véritable fil conducteur pour exprimer sa folie. La comédie musicale peut fonctionner, mais encore faut-il en saisir l'essence et l'intégrer de manière cohérente à cet univers si riche et complexe.
#1 Le costume en mode chat écrasé de Catwoman (Catwoman 2004)
Depuis sa première apparition dans les comics jusqu'à sa refonte graphique par l’artiste Jim Lee, Catwoman a eu beaucoup de costumes différents. Certes, tous n’étaient pas du meilleur goût, mais aucun ne fut jamais aussi catastrophique que celui du film Catwoman, réalisé par Pitof et sorti en 2004. Évidemment, le film n’est pas bon, mais concrètement, ce n’était pas le premier film décevant de l’univers DC, et il y en a eu beaucoup d’autres depuis. Toutefois, s'il y a bien un élément qui revient immédiatement en tête lorsqu’on pense à ce naufrage, c’est le costume de l’héroïne. Vulgaire, mal fichu, pas franchement justifié, ce costume de Catwoman est symptomatique de tout ce qui va de travers dans le film. Si, depuis, les costumes d’Anne Hathaway dans The Dark Knight Rises et de Zoë Kravitz dans The Batman n’ont pas franchement pris de vrais risques, ils ont au moins évité à Catwoman de passer pour un chat écrasé, et c’est déjà beaucoup.