One Piece, Naruto, ... : les ventes de mangas ont battu un impressionnant record en France
Si le Japon et la France ont un point commun, c'est bien leur amour du manga. La France possède déjà la réputation d'être le premier pays importateur de manga dans le monde, et les Français sont les plus gros lecteurs de bandes dessinées japonaises du monde, après le Japon. Si nous savions que la tendance était à la hausse depuis 2018, nous étions loin de nous imaginer qu'elle allait prendre une aussi grande importance cette année en 2021, en explosant le record de ventes de manga dans le pays... tout en n'étant qu'au mois d'août. Explication sur ce phénomène.
France : plus d'une BD sur deux vendue est un manga
Il y a encore dix ans, cette phrase n'aurait jamais pu être prononcé, mais elle est aujourd'hui une réalité. En France en 2021 en comptabilisant le mois d'aout, il y a bel et bien plus eu de manga qui se sont vendus que de bande dessinée dites "classiques" (Franco-Belges, Anglaises, Américaines...). Ces chiffres proviennent tous de l'institut d'études GFK.
Entre janvier et et août 2021, c'est presque 29 millions de tomes vendus en France, il reste encore à attendre les périodes de fin d'années, souvent les plus prolifiques. À titre de comparaison, sur toute l'année 2020 c'était environ 22 millions d'unités, pour un chiffre d'affaire de 80 millions d'euros. Actuellement, c'est un nombre s'approchant des 186 millions d'euros que représente l'industrie du manga en France. En comparaison avec la BD de genre, cette dernière représente 142 millions d'euros. Là où les comics sont très minoritaires avec "seulement" 26 millions d'euros.
Des explications multiples
Cette situation est comparée par l'institut GFK à celle du début des années 2000, où le manga commençait à s'exporter en France. Les médias français avaient alors peur d'une "vague manga qui viendrait pervertir la jeunesse". Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des jeunes qui viennent acheter des mangas. Ceux ayant grandi avec la culture manga de cette première période sont aujourd'hui adultes et continuent d'acheter les livres de leur passion. Aussi, on ne peut pas s'empêcher de parler des nombreuses périodes de confinement, ayant fait gonfler la vente des livres comme des bandes dessinées.
Derniers éléments à prendre en compte, mais dont l'influence n'est pas pour l'instant connue. L'explosion des séries et des plateformes de streaming, d'abord. On regarde d'abord la série sur Netflix, Wakanim ou ADN, puis on enchaine sur le manga. Ensuite vient l'introduction du pass culture qui s'est rapidement fait surnommé le "pass manga". Il a permis à tous les jeunes ayant eu 18 ans cette année d'avoir entre 300 et 500 euros dédiés à l'achat de produits culturels cette année. Le Youtubeur l'Ermitte Moderne en parle d'ailleurs très bien dans cette vidéo à ce sujet. Ces éléments ont favorisé et encouragé les entreprises à acheter de nouveaux mangas et les éditeurs à re-commander des éditions pour certaines bandes dessinées japonaises, pourtant terminées, comme Naruto en 2015.
Pas que des shonens !
La maturité et la stabilité des lecteurs sont l'un des éléments essentiels à prendre en compte pour comprendre ces chiffres. Satoko Inaba, directrice éditoriale de Glénat Manga explique à BFMTV que la plupart des lecteurs ont déjà lu un manga dans leur vie. Cela créé un lectorat avec des goûts et des attentes très différents. Si le Shonen est évidement le genre plébiscité, avec One Piece, L'Attaque des Titans et Naruto en tête de file des plus grosses ventes de 2021, de plus en plus d'autres genres connaissent une popularité grandissante, comme le Seinen.
Ainsi, il y a de la place pour les différents types de manga existants. Ceux qui ont grandi avec des Akira, des Chevaliers du Zodiaque s'intéressent désormais à une autre vision du média. Les Seinens, comme les Isekai ou les "Slices of Life" (Tranche de vie) sont devenus des genres suffisamment populaires pour avoir des lecteurs adeptes. Avec de plus en plus de manga vendus, cela signifie aussi que certains seront édités en France et seront engloutis dans le flot, voyant émerger de plus en plus une culture de la concurrence plutôt que celle de l'exclusivité.
Est-ce positif ? Négatif ? A quel point ?
Je sais pas si il existe des études la dessus
Car je pense que bon nombre de manga se font connaitre par la lecture de scantrad
De toute manière l'explosion avait commencé avec la diffusion par les éditeurs de tomes gratuits au début du confinement et ça a continué a explosé avec le pass culturel.