Quatre films d'animation qui plairont aux fans du studio Ghibli

21 mars 2021 à 19h08 dans Cinéma

Pour des millions de fans à travers le monde, le studio Ghibli est synonyme de grand cinéma. Fondé par Hayao Miyazaki, Isao Takahata et Toshio Suzuki, le studio a produit quelques-uns des meilleurs films d'animation de l'Histoire, dont Princesse MononokéLe Château dans le CielLe Tombeau des LuciolesLe Vent se lèveLe Conte de la Princesse Kaguya. Poétiques et politiques, les films du studio Ghibli sont particulièrement évocateurs. Par ailleurs, pour de nombreux amateurs de cinéma d'animation, ils sont autant une porte ouverte vers le merveilleux qu'un acte de résistance contre l'impérialisme Disneyen et l'animation numérique. Dans cet article, on revient sur quatre films, qui ne sont pas produits par le studio Ghibli et qui ne sont pas nécessairement japonais, mais qui devraient plaire grandement aux fans du légendaire studio d'animation. Réalisés par des maîtres de Miyazaki et Takahata ou par leurs héritiers, ces films sont à voir absolument !

Quatre films d

1 / Le Roi et l'Oiseau (Paul Grimault, 1980)

Chef d'oeuvre du cinéma d'animation français, on ne dira jamais à quel point Le Roi et l'Oiseau a eu un impact considérable sur Hayao Miyazaki et Isao Takahata. A de nombreuses reprises, les deux cinéastes ont confié leur passion pour La Bergère et le Ramoneur, la première version du film de Paul Grimault et de Jacques Prévert. D'ailleurs, les fans pourront s'amuser des nombreux hommages au film dans Le Château de Cagliostro et Le Château dans le Ciel de Miyazaki

Sans même songer à ce que Miyazaki et Takahata ont pu emprunter à Grimault et Prévert, il est important de voir Le Roi et l'Oiseau pour ce qu'il est : un film d'animation révolutionnaire et poétique. Le film raconte l'histoire bien connue d'une jeune bergère, amoureuse d'un ramoneur, qui fuie le roi tyrannique Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize, qui désire l'épouser. Fable autant poétique que politique et sociale, Le Roi et l'Oiseau fut l'un des premiers films d'animation à s'éloigner des codes esthétiques et scénaristiques du studio Disney. On se doute que cette dimension de résistance contre l'hégémonie de monsieur Walt a dû profondément plaire aux deux cinéastes japonais, très marqués par la gauche contestataire et la lutte contre l'impérialisme américain

2 / Le Serpent Blanc (Taiji Yabushita, Kazuhiko Okabe, 1958)

Adaptation d'un conte chinoisLe Serpent Blanc est le premier long-métrage d'animation en couleur produit au Japon. Le film raconte l'histoire d'amour d'un jeune homme qui découvre un serpent blanc se métamorphosant en une magnifique princesse. Follement amoureux l'un de l'autre, les deux amants doivent lutter contre un bonze chasseur d'esprits, le redoutable Fa-Hai. 

Ce film de Taiji Yabushita et Kazuhiko Okabe, produit par le légendaire studio Toei, a eu une influence majeure sur le cinéma d'animation japonais. Comme tous leurs homologues, Hayao Miyazaki et Isao Takahata s'y sont beaucoup référé. Ainsi, le motif de la métamorphose, très important dans leur cinéma (Ponyo sur la falaise pour Miyazaki, Le Conte de la Princesse Kaguya de Takahata) rappellent Le Serpent Blanc. Mais comme il s'agit de films adaptés d'autres oeuvres (La Petite Sirène d'Andersen, Le conte du Coupeur de Bambou de Murasaki Shikibu), il faut chercher ailleurs pour découvrir la véritable trace qu'a laissée Le Serpent Blanc sur l'oeuvre de Miyazaki et Takahata : il a apporté la preuve aux deux cinéastes qu'il était possible de faire passer des émotions très fortes par le cinéma d'animation. 

3 / Voyage vers Agartha (Makoto Shinkai, 2011)

Voyage vers Agartha est sans aucun doute l'un des films les plus célèbres de Makoto Shinkai, que l'on connait également pour Your Name. Le film raconte l'histoire d'Asuna, jeune fille solitaire sauvée par Shun de l'attaque d'un monstre. Les deux jeunes héros se rendent à Agartha, la Terre des Dieux, où se trouvent le secret pour ramener les morts à la vie. 

Souvent considéré comme le digne héritier de Hayao Miyazaki, le réalisateur Makoto Shinkai livre ici un vibrant hommage à son réalisateur-fétiche. N'ayant jamais fait partie du studio Ghibli, contrairement aux autres "héritiers" du réalisateur de Mon voisin Totoro que sont Goro Miyazaki (La Colline aux coquelicots) et Hiromasa Yonebayashi (Souvenirs de Marnie), Makoto Shinkai se garde bien de reprendre la grammaire visuelle et scénaristique du maître. Au contraire, il développe un univers très personnel, ainsi que des thématiques qui lui appartiennent. Comme toujours chez Shinkai, Voyage vers Agartha est un film profondément mélancolique, bouleversant même, que nous vous conseillons vivement.

4 / Le Chant de la Mer (Tomm Moore, 2014)

On poursuit avec Le Chant de la Mer, film d'animation irlandais, réalisé par le très doué Tomm Moore, dont c'est le second long-métrage. Le film raconte le voyage de deux jeunes enfants, Ben et Maïna, qui vivent dans un phare sur la côte irlandaise, dans les années 80. Si Ben est un enfant ordinaire, ce n'est pas le cas de sa soeur, qui est une selkie, c'est à dire une fée de la mer, qui par son chant peut lutter contre la magie de la Sorcière aux Hiboux

Comme dans les films de Hayao Miyazaki, Tomm Moore crée un personnage féminin particulièrement puissant, qui n'a rien (ou peu) à envier aux personnages du maître japonais. Mais ce n'est pas là le seul point commun que l'on peut retrouver entre les deux artistes. Si Miyazaki est très sensible à la culture européenne, une grande partie de ses films prennent place au Japon, quitte parfois à risquer l'opacité (l'incroyable bestiaire du Voyage de Chihiro). Isao Takahata, quant à lui, placera l'intégralité de sa filmographie (on compte les films, pas les séries d'animation) sous le prisme de la culture japonaise.

Tomm Moore fera de même, avec l'Irlande. Dès son premier film, le très bon Brendan et le Secret de Kells (2009), le cinéaste s'est attaché à explorer la culture irlandaise. Citons également son rapport à la nature, qui est très prégnant dans son oeuvre, à l'instar des deux piliers du studio Ghibli. D'ailleurs, son troisième et dernier long-métrage (que nous n'avons pas pu voir au cinéma, à cause de la pandémie...), Le Peuple Loup, semble être son film qui se rapproche le plus de Princesse Mononoké. Nous vous conseillons donc vivement de vous intéresser à l'oeuvre de ce cinéaste passionnant et trop méconnu, ne serait-ce que pour les excellentes musiques qui l'accompagnent, dont certaines sont composées par le groupe de musiques traditionnelles irlandaises Kila. 

Si cet article vous a plu, nous vous conseillons vivement notre sélection de six films d'animation japonais à voir à tout prix, et qui ne sont pas du studio Ghibli.

Salut, c'est Gaëtan. Diplômé d'un Master en Langues Modernes, je suis un grand passionné de Culture Pop. J'ai une affection toute particulière pour la culture des années 80/90. Grand lecteur, je suis aussi cinéphage et sérivore (un régime alimentaire des plus équilibrés !). Passionné par le Moyen-Âge, je suis un grand fan de Fantasy. Sinon, j'adore le cinéma coréen, la littérature japonaise, les séries et les comics britanniques. Ah, j'oubliais : pour savoir s'il y a du vent, faut mettre son doigt dans le cul du coq.

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Commentaires (3)
Merci pour la sélection. On en veut d'autres des comme ça. Bien envie de voir Le Peuple Loup du coup !
photo de profil de Old Yoda Par Old Yoda, il y a 4 ans Répondre
J'ajoute =
Welcome to the space show, paprika, amer beton, les enfants loup, summer wars, piano forest
en serie : Mushishi et serei no moribito
photo de profil de Osmanthus Par Osmanthus, il y a 4 ans Répondre
Tout ce que Mamoru Hosoda a créé.
photo de profil de Papy Mougeot Par Papy Mougeot, il y a 4 ans Répondre
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