6 films de Fantasy qui ont floppé au box office, à voir d'urgence
On l'a dit, et mille fois montré : chez Hitek, nous sommes de grands amateurs de fantasy. Après une première salve de projets fantasy ayant connu un triste destin et dont nous vous parlions déjà ici, nous revenons à nouveau sur la trace de petites pépites oubliées du genre, qui méritent d’être absolument redécouvertes (et pourquoi).
#6 Outlander (2008)
Outlander, sorti en 2008, est un film un peu à part dans ce classement puisqu’il mêle en réalité science-fiction et film de "vikingsploitation" typique des années 2000 et 2010 pour en tirer un film de fantasy. Ce surprenant mélange des genres est l’œuvre de Howard McCain, un réalisateur de série B qui signe ici son meilleur film à ce jour. L’histoire mélange la mythologie nordique et la science-fiction pour mieux se transformer en histoire de chasse au dragon. Outlander suit un guerrier venu de l'espace qui s'écrase sur Terre pendant l'ère viking, poursuivi par une créature extraterrestre terrifiante. Ensemble, lui et les Vikings doivent affronter cette menace qui dépasse leur compréhension.
Outlander, qui est en réalité une tentative de relecture du mythe de Beowulf, est sacrifié par son distributeur qui craint de le sortir face à l’adaptation en motion capture de Beowulf que s’apprête à sortir Robert Zemeckis au même moment. Au final, Beowulf de Zemeckis est (lui aussi) un flop, et Outlander n’est sorti que dans une quantité très limitée de salles et ne sort qu’en vidéo en France. Pourtant, ce film qui réunit à l’écran Ron Perlman (Hellboy) et John Hurt (Alien) face à un dragon extraterrestre , n'est certes, pas un chef d’œuvre mais a l’avantage de proposer un spectacle généreux et décomplexé. D’autre part, même si Howard McCain n’est pas le grand John McTiernan (évidemment…), il faut reconnaître que le film, en mélangeant Predator et Le 13e Guerrier, est par moments extrêmement jubilatoire, notamment lors d’une scène de capture du dragon qui tourne mal.
#5 Stardust, le Mystère de l'Étoile (2007)
En 2007, Matthew Vaughn avait déjà marqué l’esprit des cinéphages curieux ayant découvert son premier long métrage, Layer Cake. Pourtant, alors que le réalisateur est connu pour son goût des univers violents et contemporains, il décide de s'aventurer dans le genre de la fantasy avec Stardust, le Mystère de l'Étoile. L'histoire suit Tristan, un jeune homme qui s'aventure dans un royaume magique pour récupérer une étoile filante, qui s'avère être une femme nommée Yvaine. Ensemble, ils affrontent sorcières, pirates du ciel et princes sanguinaires dans une quête pour sauver le royaume. Adapté d’une nouvelle de Neil Gaiman, le film propose un mélange d'aventure, de romance et de magie dans un univers de conte de fées, qui, par bien des aspects, aurait pu paraître un tantinet trop mignon pour le futur réalisateur de Kick-Ass. Sauf que non...
Matthew Vaughn met toute sa malice au service d’un film bien plus salle gosse qu’il n’y paraît. Ponctué d’un humour très anglais, d’un univers fantasy aussi riche que gentiment déjanté, et de méchants adeptes de mises à mort tout droit sorties d’un épisode de Tom & Jerry, Stardust se savoure comme un bonbon acidulé, aussi sucré que piquant. Cependant, en dépit d’un casting impressionnant incluant Michel Pfeiffer, Ricky Gervais ou Robert De Niro (et même un tout jeune Henry Cavill débutant), Stardust n'a pas réussi à trouver son public. Avec un budget de 70 millions de dollars, il n'a rapporté que 135 millions au box-office mondial, un chiffre décevant pour un film de cette envergure. Pourtant, avec son humour subtil, ses personnages attachants et son univers visuel riche, Stardust est une aventure de fantasy qui mérite d'être redécouverte.
#4 The Head Hunter (2018)
The Head Hunter est un film de dark fantasy réalisé par Jordan Downey. Ce réalisateur encore peu connu était jusque-là le réalisateur de séries Z extrêmement fauchées comme ThanksKilling ou ThanksKilling 3 (Mais a depuis participé à la saga horrifique V/H/S). Cependant, The Head Hunter marque un véritable tournant dans sa carrière. Armé d’un budget dérisoire de 30 000 dollars et de seulement trois acteurs (oui, vraiment, il n’y a que trois acteurs dans le film), il se lance dans la réalisation d’un projet se déroulant dans un univers de fantasy inédit qu’il construit en quelques décors et beaucoup de travail sur le hors-champ. Le film raconte l’histoire d’un chasseur de monstres solitaire qui, dans un monde médiéval fantastique, traque sans relâche la créature qui a tué sa fille. Avec, et malgré, son budget extrêmement réduit, Downey réussit à créer une atmosphère oppressante, où chaque détail visuel est travaillé pour immerger le spectateur dans ce monde imaginaire et en faire comprendre les règles extrêmement précises.
Sorti en 2018, The Head Hunter n'a malheureusement pas eu l'exposition qu'il méritait, notamment en raison de sa distribution limitée. Toutefois, le film a tout de même pu glaner 300 000 dollars à travers le monde, ce qui, à son échelle, peut être considéré comme une relative réussite. Sorti uniquement en Blu-ray et en VOD en France, The Head Hunter est un petit bijou de minimalisme narratif, où la tension est palpable à chaque instant. Évidemment, on ne va pas ici vous faire croire que vous êtes face à un film à grand spectacle oublié, et ce film très sombre, au rythme lancinant et vénéneux, ne pourra clairement pas plaire à tous. Toutefois, il est évident que les amateurs de dark fantasy apprécieront cette œuvre singulière qui, malgré sa simplicité apparente, parvient à vous happer avec sa réalisation soignée et une performance de l'acteur principal, Christopher Rygh, qui porte le film de bout en bout.
#3 Dofus - Livre 1 : Julith (2015)
Inutile de présenter le MMORPG Dofus qui cartonne depuis maintenant 20 ans. Ce projet est depuis devenu la clé de voûte d’un gigantesque univers de fantasy développé par Anthony "Tot" Roux et sa société Ankama. En 2015, après l’important succès des deux premières saisons de la série animée Wakfu (se déroulant dans l’univers de Dofus), et une saison Dofus : Aux trésors de Kerubim, Anthony Roux et Jean-Jacques Denis sortent Dofus - Livre 1 : Julith, un long métrage d'animation toujours basé sur l'univers du célèbre MMORPG. L’histoire suit Joris, un jeune garçon qui découvre qu'il est l'un des rares à pouvoir utiliser le Dofus Ébène, un puissant artefact magique, alors que la sorcière Julith menace de détruire Bonta, la plus grande cité du monde des Douze.
Malgré une attente importante de la part des fans et une promo innovante qui propose (entre autres) la reconstitution de décors du film dans lesquels le public peut déambuler librement, installés sur la grande place de la ville de Lille, le film souffre d’une distribution incompréhensiblement limitée. Inévitablement, et malgré un univers riche et des personnages bien écrits, le film ne réussit pas à attirer un large public. Pourtant, Dofus - Livre 1 : Julith est une œuvre d'une grande richesse visuelle et extrêmement ambitieuse, qui peut non seulement être appréciée par les fans du jeu, mais aussi par tous les amateurs de fantasy qui ne se seraient jamais penchés sur cet univers.
#2 Dark Crystal (1982)
Réalisé par le créateur du Muppet Show, Jim Henson, et son bras droit Frank Oz, Dark Crystal est un film de fantasy sorti en 1982, qui est devenu culte malgré son échec commercial initial. Toutefois, son aura culte à travers le monde reste étrangement limitée en France, où le film reste une curiosité semblant n’être défendue que par un cercle limité d’initiés. Le film se déroule dans un monde lointain, où le jeune Gelfling, Jen, doit retrouver un éclat du Cristal de Vérité pour rétablir l’équilibre dans son monde et vaincre les maléfices des terrifiants Skeksès.
À sa sortie, Dark Crystal a été critiqué pour son ton sombre et ses visuels troublants, inhabituels pour un film destiné à un jeune public. Cependant, avec le temps, le film a été réévalué pour son innovation technique et artistique. Aujourd’hui, il est considéré comme un chef-d’œuvre de la fantasy, une œuvre incontournable pour tout amateur du genre. Son univers riche et complexe, ses marionnettes incroyablement détaillées, et son histoire épique en font une véritable œuvre d'art à part entière qui continue d'inspirer de nouvelles générations de créateurs. Aux États-Unis, le film a d’ailleurs été enrichi d’un important univers étendu qui développe le lore à travers des romans, des comics, mais aussi d’une sublime série produite par Netflix et réalisée par le Français Louis Leterrier.
#1 Princesse Dragon (2021)
Nous vous parlions un peu plus haut du triste destin du film Dofus, mais il y a plus regrettable encore pour Anthony Roux et les équipes d’Ankama : l’échec du sublime Princesse Dragon. Ce long métrage d'animation français réalisé par Jean-Jacques Denis et, à nouveau, Anthony "Tot" Roux, sorti en 2021, est un conte merveilleux, destiné à toute la famille, mais riche de plusieurs niveaux de lecture qui enrichissent sa découverte selon le moment où on le découvre ou redécouvre. L’histoire raconte les aventures d’une petite fille mi-humaine, mi-dragon, nommée Poil. Élevée par un gigantesque dragon, Poil est très curieuse et décide un jour de partir à la découverte du monde des humains, mais va se heurter à la cruauté d’un monde plus redoutable que les dragons eux-mêmes. Mais derrière ce récit classique se cache un des plus beaux films d’animation français jamais produits.
Avec un budget de 5 700 000 euros et un box-office atteignant péniblement les 108 768 entrées, Princesse Dragon est un terrible échec. Distribué au lendemain de la crise du Covid et alors que le pass sanitaire est encore en vigueur à l'entrée des salles, le film passe complètement inaperçu. Même chez les fans d’Ankama, certains ne sont même pas au courant de l’existence de ce film. Le constat est d’autant plus cruel que le film est une franche réussite. Visuellement, le film puise dans différents styles, de Miyazaki à la tapisserie médiévale en passant par Disney et Peter Jackson, tout en trouvant un style harmonieux et novateur qui lui est propre. D’un point de vue narratif, le film ose mille pistes qui évoquent tour à tour le roman courtois, le manga et le récit de fantasy débridée typique de l’écurie Ankama. Enfin, sûrement conscient de l’audace de sa proposition, Princesse Dragon a la politesse de ne pas durer plus d’une heure et 14 minutes. Croyez-nous, vous êtes là face à la plus jolie des curiosités de ce classement.
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