Batman : 10 faits pour mieux comprendre le Joker d’Heath Ledger

Comme Jack Nicholson avant lui, Heath Ledger est devenu pour toute une génération « LE » visage du Joker. D’autre part, son incroyable prestation et le décès prématuré de l’acteur ont fini d’iconiser à jamais cette version du Joker. C’est pour mieux comprendre ce Joker à part dans l’histoire de Batman que l’on revient sur 9 faits à savoir pour mieux comprendre le Joker d’Heath Ledger.

#10 Les fans ne voulaient pas d’Heath Ledger dans le rôle du Joker

Lorsque Heath Ledger a été choisi pour incarner le Joker dans The Dark Knight (2008), la décision a suscité une vague de scepticisme. Les fans, habitués à la version culte de Jack Nicholson dans le Batman de Tim Burton, considéraient Ledger comme un choix inapproprié. Aux États-Unis, l’acteur était surtout connu pour une comédie romantique culte outre-Atlantique, 10 raisons de te larguer, et le drame intimiste Le Secret de Brokeback Mountain. De fait, pour beaucoup, l’acteur n’avait pas le profil attendu pour incarner le Clown Prince du Crime.

Pire, lorsque la première photo du nouveau look du Joker a été révélée, certains ont trouvé l’idée des cicatrices ridicule et trop ancrée dans la mode de l’époque dite des « reboots sombres », qui consistait à rendre des héros populaires artificiellement plus sombres pour leur offrir une nouvelle jeunesse. Évidemment, par la suite, sa performance a finalement conquis aussi bien le public que la critique, permettant à Heath Ledger de réinventer brièvement son image auprès du grand public avant de disparaître. On peut cependant préciser que Ledger n’avait pas attendu le Joker pour jouer des personnages sombres, notamment dans des films comme Ned Kelly ou Les Seigneurs de Dogtown.

#9 Joaquin Phoenix a failli être le Joker de The Dark Knight

Si, comme on vient de le voir, le public ne croyait pas du tout en Heath Ledger, Christopher Nolan, lui aussi, n’était pas forcément certain de son choix. En effet, en 2008, c’est d’abord Joaquin Phoenix qui a été approché par Christopher Nolan pour incarner le Joker dans The Dark Knight. Cependant, l'acteur a refusé le rôle, estimant qu'il n'était pas prêt à incarner un tel personnage. Dans une interview, Phoenix a révélé qu'il avait discuté avec Nolan, mais que le timing n'était pas le bon. Il a ressenti qu'il n'était pas encore prêt à endosser un tel personnage iconique. Ce rôle a finalement été attribué à Heath Ledger, dont la performance est aujourd'hui légendaire. Cependant, le destin a donné une seconde chance à Phoenix en 2019, lorsqu'il a pu à son tour incarner un Joker totalement différent, Arthur Fleck, dans Joker de Todd Phillips, rôle qui lui a valu un Oscar et même une suite contestée.

#8 Le Joker de Heath Ledger rend hommage à celui de Cesar Romero

Dans The Dark Knight, le visage du Joker incarné par Heath Ledger est rapidement devenu iconique. Cependant, dans le film, avant de révéler son visage marqué de cicatrices et de maquillage dégoulinant, il apparaît dissimulé sous un masque de clown lors du braquage de la banque. Ce détail, qui pourrait sembler anodin, est en réalité un hommage direct à la version du Joker interprétée par Cesar Romero dans la série Batman des années 1960.

Dans l’épisode The Joker is Wild (1966), l’antagoniste emblématique de Gotham se dévoile lui aussi après avoir porté un masque de clown au design étonnamment similaire à celui du film de Christopher Nolan. Ce clin d'œil est d’autant plus significatif que la série des années 60 a contribué à faire du Joker une figure culte de la pop culture. Au-delà de cette référence visuelle, le Joker de Heath Ledger partage avec celui de Cesar Romero une exubérance théâtrale et un goût prononcé pour le chaos.

#7 Le Joker d’Heath Ledger s’inspire de personnages célèbres

Pour créer un Joker aussi sombre, psychopathe et imprévisible dans The Dark Knight , Heath Ledger et Christopher Nolan se sont inspirés de plusieurs figures emblématiques. Dans une interview accordée à Empire en 2007, Nolan a révélé que l’un des modèles principaux du personnage était Alex DeLarge, le protagoniste violent et anarchique du film Orange Mécanique de Stanley Kubrick. Comme Alex, le Joker incarne le chaos et la destruction sans but précis, agissant uniquement par plaisir.

Côté apparence, le costume et l’attitude du Joker ont été influencés par l’esthétique punk des années 70, notamment par Johnny Rotten et Sid Vicious des Sex Pistols. Leur style rebelle et provocateur se retrouve dans le maquillage négligé et l’attitude désinvolte du personnage. D’autre part, bien que la référence n’ait jamais été clairement assumée, il est assez évident que ce Joker est également très inspiré par le personnage de The Crow, incarné par le regretté Brandon Lee.

#6 The Dark Knight fait une référence à l’une des plus célèbres histoires du Joker

Dans The Dark Knight, le Joker raconte plusieurs versions de l’origine de ses cicatrices, donnant différentes explications à chaque fois. Ce jeu avec la vérité est un clin d’œil direct à The Killing Joke, dessiné par Brian Bolland, écrit par le génial Alan Moore, et qui est l'un des comics les plus emblématiques de l’histoire de Batman et du Joker. Dans cette œuvre, le Joker explique qu’il ne se souvient pas de la véritable origine de ses blessures.

Pour lui, l'histoire de ses cicatrices est multiple et malléable. Cette incertitude sur son passé reflète parfaitement la nature chaotique du personnage, qui ne cherche pas à établir une vérité absolue, mais plutôt à semer le doute et la confusion autour de son identité.D'autre part, certaines séquences, comme celle de l'interrogatoire, sont des références directes à ce comics culte. D'autre part, certaines séquences, comme celle de l'interrogatoire, sont des références directes à ce comics culte. Cependant, il est important de préciser que l’influence de ce comics est telle que tous les Jokers modernes s'en inspirent (à l’exception de celui de Matt Reeves dans The Batman).

#5 Heath Ledger a contribué à la création du maquillage du Joker

L’un des éléments les plus marquants du Joker dans The Dark Knight est son maquillage, qui se distingue des versions précédentes du personnage par son aspect fissuré, imparfait et particulièrement dérangeant. Contrairement aux Jokers précédents, celui de Heath Ledger semble porter un maquillage usé, comme s'il ne l’avait pas refait depuis plusieurs jours. Or, dans une interview accordée à IGN en 2008, le maquilleur John Caglione Jr. a révélé que Ledger avait justement activement participé au processus de création du look de ce Joker un peu à part.

Ainsi, pendant les séances de maquillage, il déformait son visage en le contractant et en l’étirant afin de donner un rendu irrégulier et réaliste, renforçant l’aspect négligé du personnage. Ledger a également eu l’idée d’un détail subtil mais important : dans la scène où le Joker se déguise en infirmière, on peut voir des traces de maquillage blanc sur ses mains. Cela suggère que le Joker applique lui-même son maquillage, sans l’aide de personne. Ledger a proposé cette idée à Christopher Nolan, ajoutant ainsi une touche d’authenticité à son interprétation et rendant toujours plus crédibles les raisons du maquillage grossier.

#4 Heath Ledger a réalisé une séquence de The Dark Knight

Heath Ledger ne se contentait pas seulement d'incarner le Joker avec brio, il a aussi participé à la réalisation d’une séquence du film le mettant en scène. En effet, Christopher Nolan, qui avait appris qu’Heath Ledger aspirait à devenir réalisateur, lui a offert cette opportunité unique. Dans The Dark Knight, le Joker utilise des vidéos amateurs pour terroriser Gotham en filmant ses otages et en diffusant leurs supplications. Ces vidéos glaçantes n'ont pas été tournées par l'équipe de production, ni dirigées par Nolan, mais par Ledger lui-même.

L'acteur a non seulement dirigé ces prises de vue, mais le procédé a aussi su insuffler une authenticité terrifiante à ces scènes, en totale cohérence avec son interprétation du personnage. Cette implication supplémentaire s’inscrivait parfaitement dans l’investissement physique et psychologique que l’acteur avait mis dans sa vision du Joker.

#3 Non, Heath Ledger n’a pas improvisé la séquence de l'explosion

Une légende urbaine largement répandue affirme que Heath Ledger aurait improvisé la scène où le Joker quitte l'hôpital, juste avant que les bombes qu'il a placées n'explosent. Dans cette séquence, les explosions s'arrêtent brièvement, et le Joker, visiblement confus, tente de les relancer avec sa télécommande avant d’être surpris lorsque celles-ci reprennent.Cependant, cette scène n'était ni un accident ni un moment improvisé par Ledger. Tout était planifié dans les moindres détails. Ce qui semble être une improvisation parfaite n'est en réalité qu'une démonstration du talent exceptionnel de Ledger, totalement impliqué et imprégné de son personnage, capable de rendre chaque moment totalement naturel.

#2 Le Joker de Heath Ledger a eu le droit à un retour discret

Dans la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan, le sort du Joker après le deuxième film reste relativement flou. Dans The Dark Knight Rises en raison du décès de Ledger, il était impossible de faire revenir le Joker à l'écran sans recaster le rôle, et Nolan, qui refusait totalement cette éventualité, choisit de ne pas aborder la question dans le film. Cependant, le sort du Joker a tout de même été révélé dans la novélisation officielle de The Dark Knight Rises, publiée en 2012.

En effet, le livre explique que le Joker se trouve à l'asile d'Arkham, seul prisonnier restant après le transfert des autres criminels à Blackgate. Cette révélation a été accueillie froidement, certains estimant que le mystère entourant son sort était plus fascinant que la simple mention de sa présence à Arkham. Bien que la novélisation suggère qu'il pourrait s’être échappé, cette incertitude sur sa liberté future permet de maintenir l'aura énigmatique du Joker, soulignant que son destin reste incertain.

#1 Il existe un livre unique en son genre sur le Joker de Heath Ledger

Pour incarner le Joker dans The Dark Knight, Heath Ledger a suivi une préparation intense et extrême. Déterminé à comprendre la psychologie du personnage, il s'est volontairement isolé dans une chambre d'hôtel à Londres pendant environ un mois avant le début du tournage. Grâce à cette préparation rigoureuse, Ledger a livré une performance récompensée par un Oscar, posthume, du meilleur acteur dans un second rôle.

Dans une interview accordée à Empire, l’acteur a révélé qu’il avait passé ce temps à écrire un journal intime dédié au personnage. Il y notait ses réflexions, testait différentes voix et cherchait à capturer l’essence du Joker. Son objectif était de créer une version totalement inédite du Clown Prince du Crime, plus anarchique et dépourvue d’empathie. Ce journal, que Ledger gardait avec lui sur le plateau, l’a aidé à rester plongé dans son rôle.Après sa disparition tragique en 2008, son père a conservé précieusement ce carnet, dont certains extraits ont été dévoilés dans le documentaire Too Young To Die.

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