Tokyo Revengers : ces gangs et délinquants japonais qui ont inspiré le genre furyo

Aujourd’hui on s’intéresse au genre « furyo » – les mangas de délinquants au japon – qui semble refaire surface avec l’émergence d’un des mangas et animés le plus populaire de l’année 2021, Tokyo Revengers. Et plus particulièrement aux différents types de gangs qui ont inspiré ce genre.

Ne manquez pas notre article sur Tokyo Revengers saison 2. 

Tokyo Revengers a gagné énormément en popularité depuis que l'animé a vu le jour en avril 2021, et beaucoup attendent avec impatience la saison 2. Un des éléments qui a joué un rôle majeur dans le succès de la série est la mise en lumière sur l'organisation des gangs au Japon ainsi que des valeurs telles que l'honneur et la loyauté qui circulent au sein de ces gangs.. Ce n'est pas la première fois qu'une série sur les délinquants connaît un énorme succès. En effet, Tokyo Revengers a su maintenir en vie le genre délinquant. Ainsi, pour comprendre le genre « furyo », il est important de comprendre qui en sont les principaux protagonistes : ces délinquants et ces gangs japonais des années 70.

Le genre furyo : une histoire de gangs

Au cours des années 1970 et 1980, les séries les plus connues du genre « seinen » et du genre « shojo » ont également fait usage de membres de gangs comme protagonistes. Des mangas tels que Sukeban Deka, Hana no Asuka-gumi! ou encore Otokogumi étaient parmi les plus célèbres. Parmi les mangas cités, on peut retrouver deux figures emblématiques sukeban – des délinquantes ou des membres de gangs. Bien qu'il y ait eu des titres plus récents mettant en avant des personnages délinquants, tels que GTO: Great Teacher Onizuka ou encore Cromartie High School, l'engouement autour du genre lui-même s'est lentement éteint.

L'essor du genre reflète également une augmentation des activités liées aux gangs au Japon. Au cours des années 1960, les Yakuza et de nombreux petits gangs étaient à leur apogée, même s'ils travaillaient rarement ensemble. Les Yakuza préféraient se concentrer sur les profits et les crimes qui rapportaient de l'argent, alors que la plupart des petits gangs essayaient fuir leurs responsabilités que ce soit en tant qu'étudiants ou citoyens, et provoquaient ainsi le chaos pour s'amuser, sans réel but. En raison de la nature extravagante de ces gangs, les Yakuza avaient tendance à les mépriser notamment à cause de leur comportement. Ces petits gangs seraient principalement composés d'adolescents et de jeunes adultes, mais il y avait aussi des membres plus jeunes. Pour eux, la délinquance était un style de vie.

Les groupes de sukeban ont commencé avec des filles qui dissimulaient et faisaient passer des cigarettes en cachette à l'école alors que cette pratique était strictement interdite, surtout au Japon où les mœurs et les codes sociaux sont très strictes. Cependant, ces petits groupes de jeunes délinquantes se sont proliférés et celles-ci se sont finalement mises à commettre des crimes plus importants et plus destructeurs. Elles étaient à leur apogée dans les années 70 lorsque leurs homologues masculins, les bancho, étaient en déclin. À cet époque-là, on parlerait alors de pas moins de 20 000 filles qui auraient fait partie de la Kanto Women Delinquent Alliance. Malgré leur nature chaotique, ces gangs avaient toujours des codes de conduite stricts à suivre pour chaque membre, avec un accent important sur la loyauté.

Les sukeban teignaient leurs cheveux, généralement en blond ou dans une autre couleur vive, et portaient leurs uniformes avec des manches retroussées et des jupes généralement allongées ; en brisant les codes vestimentaires, elles se mettaient à part pour mettre en avant leurs côtés rebelles. De plus, elles coupaient leurs chemises pour montrer leur ventre, chose qui pouvait énormément choquer pour l'époque et d'autant plus du fait que ce soit dans un cadre scolaire. On pouvait également les voir porter des badges ou des épinglettes avec des symboles représentant leurs associations aux gangs. Des kanjis, témoignant de cette appartenance, étaient parfois cousus sur leurs vêtements. Leurs sourcils étaient habituellement épilés et elles portaient rarement du maquillage, dégageant ainsi une certaine hostilité. Cette mode et ce style de vie ont marqué le Japon dans les années 70 mais on peut encore retrouver toutes ces caractéristiques typiques des sukeban de nos jours à travers les mangas et animés, on peut citer comme exemple le personnage d'Arisa Uotani dans Fruits Basket. 

Le terme bancho est l'équivalent masculin du sukeban. Ce terme s'appliquait principalement aux collégiens et lycéens qui étaient des chefs de gangs locaux. Ils teignaient également leurs cheveux dans couleurs vives et les coiffaient en pompadour. Les plus jeunes membres des gangs étaient appelés gakitaisho. Ces derniers, qui ne pouvaient pas prétendre à un statut de leader étaient également appelés yankii, terme qui pouvait aussi s'appliquer aux filles. Ils portaient de longs manteaux de motards avec les kanjis ou les devises de leurs gangs brodés dessus, semblables au sukeban. Ils étaient également considérés comme des gangs de motards (bosozokugangs), car ils conduisaient des motos personnalisées et bruyantes à travers les villes, faisant tourner leurs moteurs ou klaxonnant avec un rythme spécifique pour signaler de quel gang ils étaient membres. Kuwabara du manga Yu Yu Hakusho est un bancho emblématique de la culture manga. 

Voilà, on espère que cet article vous aura donner le bagage nécessaire pour mieux comprendre l'intérêt que suscite ce genre qui refait surface grâce au manga de Ken Wakui, Tokyo Revengers. Si vous aussi vous souhaitez découvrir d'autres classiques du genre, n'hésitez surtout pas à consulter notre top 10 des incontournables du genre furyo.