6 films de Fantasy qui ont floppé au box-office, à voir d'urgence
On l'a dit, et mille fois montré : chez Hitek, nous sommes de grands amateurs de fantasy. Après les articles sur les 8 films et séries de fantasy que vous ne verrez jamais ou à quoi devait ressembler Le Hobbit de Guillermo Del Toro, nous revenons cette fois sur le triste destin de films et séries de fantasy qui ont floppé au box-office mais que vous devez absolument redécouvrir (et pourquoi).
#6 Legend (1985) de Ridley Scott
Legend, réalisé par Ridley Scott en 1985, met en scène Tom Cruise dans le rôle de Jack, un enfant sauvage vivant en harmonie avec la forêt et les créatures magiques qui peuplent ce monde enchanté et étrange. Après la disparition tragique d’une licorne, Jack doit sauver la lumière de l’univers en affrontant le Seigneur des Ténèbres, un gigantesque démon déterminé à plonger le monde dans les ténèbres éternelles. Ce récit simple, en phase avec l’essor de la fantasy au début des années 1980, aurait dû garantir le succès du film. Pourtant, Legend fut un échec cuisant au box-office. Avec un budget de 25 millions de dollars, il en rapporte moins de 24 lors de sa sortie.
Le public familial visé semble avoir été rebuté par les visuels inquiétants, et les critiques jugèrent le film trop simpliste. Aujourd’hui, remis dans son contexte, il semble que le premier problème de ce quatrième film de Ridley Scott ait été de sortir après ses trois premiers, et parfaits, chefs-d’œuvre : Les Duellistes (1977), Alien (1979) et Blade Runner (1982), toujours adulés. Or, Legend, avec son surplus d’informations, de personnages, d’ambiances, de décors et de créatures, n’a pas l’efficacité de ces illustres aînés. Cependant, malgré ses défauts et un léger coup de vieux, Legend demeure l’une des œuvres les plus fascinantes du genre fantasy.
#5 Le Dragon du lac de feu (1981) de Matthew Robbins
Le Dragon du lac de feu (1981), réalisé par Matthew Robbins, est un film Disney pour le moins étonnant. L’histoire suit Galen (Peter MacNicol), un apprenti sorcier qui tente de protéger le royaume médiéval d’Urland d’un dragon terrifiant, Vermithrax. Ce dernier est apaisé par le sacrifice de jeunes vierges imposé par un roi lâche et corrompu. Avec ses thèmes matures, ses décors lugubres et ses effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque, le film propose une réinterprétation sombre et plus « réaliste » du mythe du dragon. Un pari osé mais qui ne sera pas gagné, puisque malgré son budget ambitieux de 18 millions de dollars, Le Dragon du lac de feu est un échec commercial, ne rapportant que 14,1 millions à sa sortie.
Concurrencé la même année par le succès d’Excalibur de John Boorman et porté par un marketing mal ciblé, DragonSlayer (son titre en V.O.) peine à trouver son public. D'autre part, l’approche pessimiste et les scènes de violence graphique, inhabituelles pour une coproduction Disney, déconcertent les spectateurs venus découvrir un film de chevalier et dragon signé Disney. Si aujourd’hui une trop longue scène d’intro et un héros pas franchement charismatique continuent d’affaiblir l’ensemble, le film n’en reste pas moins un impressionnant et ambitieux spectacle. La volonté flagrante de vouloir aller contre les clichés du genre fantasy de l’époque, la noirceur de la direction artistique et son sublime dragon font de Le Dragon du lac de feu une œuvre qu’il est impératif de redécouvrir pour tout fan du genre.
#4 Beowulf (2007) de Robert Zemeckis
Réalisé par Robert Zemeckis, Beowulf est une adaptation du poème épique anglo-saxon. Ce film réalisé grâce à la technique de la motion capture raconte les exploits de Beowulf, un héros légendaire affrontant trois redoutables monstres : d’abord Grendel, puis sa mère, et enfin un dragon redoutable. Porté par une technologie encore révolutionnaire à l’époque, un scénario en béton, un casting de stars et le réalisateur de Retour vers le futur, le film n’en sera pas moins un redoutable flop. Avec un budget estimé à 150 millions de dollars (hors coûts de promotion), le film atteindra très péniblement les 196,4 millions de dollars de recettes mondiales.
Les raisons de cet échec sont sûrement multiples : un public difficile à cibler (trop adulte pour les enfants, trop expérimental pour les adultes), une esthétique jugée étrange par certains, mais aussi peut-être une relative méconnaissance du mythe de Beowulf chez le grand public. La critique, quant à elle, fut mitigée , louant l’innovation technologique, mais critiquant l’apparence "robotisée" des personnages. Enfin, il ne faut pas sous-estimer les répercussions du catastrophique Beowulf de 1999, avec Christophe Lambert, qui a sûrement et durablement sali le mythe (et dont on parle en détails juste ici).
Aujourd’hui, Beowulf mérite d’être redécouvert. Riche d’un scénario qui, au travers d’astuces narratives, harmonise l’histoire d’origine, il fait la part belle à des personnages plus complexes qu’ils n’en ont l’air. Sous couvert d’un récit sur un redoutable guerrier viking, Beowulf aborde surtout les mensonges derrière les héros, la toxicité masculine, et une humanité bien fragile face à la nature et aux forces qui l’entourent. Plus qu’un bon film de fantasy, Beowulf est un grand film tout court.
#3 Oz, un monde extraordinaire (1985) de Walter Murch
Oz, un monde extraordinaire est la concrétisation d’un rêve de longue date aux États-Unis : réussir à créer une suite au cultissime Le Magicien d’Oz sorti en 1939. Le film suit de nouveau Dorothy , qui retourne au pays d’Oz pour sauver la cité d'Émeraude d’une nouvelle menace. Malheureusement, une fois le rêve tourné, il vire rapidement au cauchemar pour ses producteurs, puisqu’avec un budget de 25 millions de dollars, le film ne rapportera que 11 millions de dollars. Pire encore, à l’époque, la rumeur veut que des enfants sortent des salles pendant la projection en hurlant de frayeur.
L’univers du Magicien d’Oz est très peu connu en France. D’ailleurs, il faudra attendre 2013 pour voir l’intégralité des 14 romans enfin traduits et publiés chez nous. Cependant, aux États-Unis, cet univers a marqué l’enfance de millions d’Américains. Le film de 1939 y est un classique ultra-célébré . Mais surtout, Oz a l’image d’un monde mignon, coloré et naïf, et c’est précisément tout ce que n’est pas cette suite de 1985. Décors claustrophobiques, effets spéciaux cauchemardesques et exploration de la psyché d’une enfant traumatisée explosent à l’écran dans un spectacle qui marquera ses spectateurs pour le meilleur et pour le pire. Aujourd’hui, le film est souvent cité comme source d’inspiration pour de grands réalisateurs comme Guillermo Del Toro, mais il reste totalement oublié du grand public.
#2 Willow (1988), réalisé par Ron Howard
Willow suit les aventures de Willow Ufgood, un paysan nelwyn rêvant de devenir magicien. Sa vie bascule lorsqu’on lui confie la mission périlleuse de protéger une princesse bébé d’une reine maléfique. Conçu par George Lucas comme une nouvelle grande saga de fantasy après le succès de Star Wars, le film rencontre un échec commercial. Avec un budget de 35 millions de dollars, Willow ne rapporte que 57,3 millions en Amérique du Nord et n’atteint la rentabilité qu’à l’international, pour un total de 137,6 millions de dollars.
Dans les années 1980, Lucas, n’arrivant pas à obtenir les droits pour adapter Le Seigneur des Anneaux, décide de créer son propre univers de fantasy, à l’image de Star Wars, né de son impossibilité d’adapter Flash Gordon. Mais en 1988, le public privilégie les héros musclés (Die Hard), les comédies populaires (Un prince à New York), et, côté cinéma fantastique, ce sont Qui veut la peau de Roger Rabbit et Beetlejuice qui triomphent. Willow, de son côté, est perçu comme un simple substitut médiéval de Star Wars et flop. Cependant, avec les années, le film a gagné une certaine aura nostalgique. Si l’on peut , aujourd’hui, vous recommander de poser un regard bienveillant sur ce témoin des années 1980, il vaut par contre mieux éviter la suite du même nom produite pour Disney+.
#1 Jabberwocky (1977) de Terry Gilliam
Jabberwocky est avant tout pensé comme une comédie fantastique. Le film est très vaguement inspiré d’un poème absurde de Lewis Carroll (l’auteur d'Alice au pays des merveilles) et raconte l’histoire de Dennis, un apprenti tonnelier qui, après la mort de son père, se retrouve accidentellement chasseur de dragon pour un royaume aux élites corrompues. Bien que le film ait été attendu par une partie du public comme une suite spirituelle du cultissime Sacré Graal des Monty Python, il fut un échec cuisant au box-office. Avec un budget modeste de 2 millions de dollars, le film n'a rapporté que 2,4 millions, ce qui ne couvre même pas l’ensemble des coûts de production.
Le réalisateur Terry Gilliam était l’un des plus célèbres et éminents membres du groupe d'humoristes britanniques Monty Python, cependant son univers personnel ne peut être résumé aux sketchs de ses acolytes. Or, malheureusement, en Angleterre, là où le film a été le mieux distribué, la campagne publicitaire a uniquement mis en avant le passé du réalisateur au sein des Monty Python, alors que le film diffère légèrement de l’esprit gaguesque et parodique de films comme La Vie de Brian. Jabberwocky utilise la fantasy pour mieux construire une satire sociale acerbe, dénonçant l'inefficacité des pouvoirs publics et l’importance grandissante donnée à la réussite financière. Son style visuel unique, proche de celui des œuvres ultérieures de Gilliam, préfigure ses futurs succès comme Brazil. Aujourd’hui, Jabberwocky mérite d’être redécouvert, ne serait-ce que par les fans du réalisateur qui ignorent parfois jusqu’à l’existence de ce film.
Et si vous avez aimé cet article, vous pouvez également découvrir nos précédents tops sur les films de fantasy qui ont floppé au box-office mais qu’il faut redécouvrir d’urgence (parties 1 et 2), ou encore nos sélections Fantasy Les 5 plus gros nanars de à redécouvrir ou Dark Fantasy : les 10 meilleures œuvres du genre.