DC : on a classé les 16 films du DCEU du pire au meilleur
L’univers connecté DC, qui a vu le jour en 2013 avec Man of Steel, vient de se terminer avec Aquaman et le Royaume Perdu. En tout, 16 films (si on compte Zack Snyder's Justice League) ont vu le jour durant les dix ans d'exploitation du DC Extended Universe (DCEU). Et pour marquer la mort de cet univers connecté, on a décidé de revenir sur le DCEU et de classer tous les films de cet univers connecté.
16) Wonder Woman 1984
Alors que le premier Wonder Woman tenait à peu près la route, Patty Jenkins se fourvoie totalement dans cette suite forcée sortie en 2020, en pleine période de la COVID-19… La cinéaste propose un blockbuster ennuyeux, mal huilé, et bourré de clichés. Alors qu’elle tente d’offrir un cinéma old school, presque parodique, elle signe un film de super-héros qui a 20 ans de retard sur son temps. Un divertissement poussif, à l’humour bas de gamme, au scénario téléphoné et aux séquences d’action brouillonnes. Bref, sans doute le pire film du DCEU…
15) Blue Beetle
Nous sommes en 2023, et le DCEU est au plus mal. Difficile d’imaginer que la Warner allait encore creuser avec Blue Beetle. Film de super-héros qui a 15 ans de retard sur son temps, origin story soporifique et ennuyeuse, aucun véritable instant de bravoure ne se dégage de cette aventure adolescente. Compliqué d’adhérer à ce 15ème opus du DCEU. Tout n’est que cliché, éléments téléphonés, intrigue cousue de fil blanc. Angel Manuel Soto reprend les poncifs du genre et les applique sans verve, sans méthode, sans folie. Et si ce n’est un étonnant ressort émotionnel qui fonctionne de justesse à la fin du film, on s'ennuie royalement devant une œuvre qui ne parvient même pas à proposer des séquences d’action dynamiques… Ce Spider-Man du pauvre traduit en tout cas quelque chose d’élémentaire en 2023 : il faut arrêter définitivement avec les origin story !
14) Justice League
C’était censé être le Avengers de chez DC, la réunion tant attendue des super-héros cultes. Ludique et divertissante cette Justice League n’aura rien de plus. La version hybride de Snyder et Whedon crée un effet d’annulation entre les deux visions. Le film ne ressemble plus à rien, accumulation de scènes anecdotiques face à un ennemi bien fade. L’histoire est d’un ennui total. Quant aux héros : si Flash reste drôle et Cyborg attachant, Aquaman charismatique, le souci vient des trois personnages principaux. Superman est lui aussi anecdotique, sa résurrection ratée, presque non assumée, Ben Affleck n’est pas investi, et Gal Gadot ne tient pas la route. Les effets visuels, eux, restent acceptables mais l’animation de Flash est à des années lumières de celle de Vif Argent dans les X-Men.
13) Black Adam
C’est le gros nanar plus ou moins assumé de cette liste. Dwayne Johnson s’amuse comme un fou dans la peau de Black Adam. Il livre une série B désincarnée et turbo-débile. Le côté régressif a quelque chose de séduisant. Black Adam, malgré ses plusieurs millions de dollars de budget, donne l’impression d’être un film fauché, ce qui lui offre une personnalité étonnante et totalement en désaccord avec le reste du DCEU. C’est une série B en puissance, avec les qualités et les défauts inhérents au genre. Jaume Collet-Serra propose une scène d’ouverture à vomir tout droit sortie des pires films de Vin Diesel. Le long-métrage introduit ses personnages n’importe comment, notamment la Justice of Society, présentée avec la finesse d’un éléphant. Black Adam n’offre aucune scène d’action réellement mémorable, se contentant de copier la recette de ses prédécesseurs (comme les ralentis dans X-Men par exemple), et travesti le personnage sans vergogne.
12) Shazam ! : La Rage des Dieux
Copier-coller du premier film, Shazam 2 n’apporte pas grand-chose de supplémentaire à la mythologie de son personnage. L’aspect trop comique est également une limite au film. À force d’entrer dans une dimension trop comique, l’intrigue perd de sa gravité, de son intérêt. Et lorsque le cinéaste veut mettre en scène un dernier acte plus sombre, plus dramatique, les ressorts émotionnels tombent à plat. Difficile de ressentir de l’empathie et de la crainte pour nos héros quand rien n’est pris au sérieux depuis le début du film. Shazam 2 manque d’ambition. David F. Sandberg signe un film divertissant mais gentiment oubliable. Le long-métrage ne parvient jamais à sortir de la case « petit film de super-héros ». La faute à une intrigue cousue de fil blanc, ou chaque élément scénaristique est téléphoné. Le danger représenté par les filles d’Atlas n’est jamais tangible. David F. Sandberg utilise alors les poncifs du genre, sans réellement parvenir à les détourner. Cependant, cette suite ressemble tellement à l’original, que les amateurs du premier film seront certainement convaincus. Shazam 2 est bourré d’humour, de second degré, et de légèreté. Mais la grande force comique du film, c’est évidemment Zachary Levi, toujours parfait dans le rôle de cet adolescent à la force de Superman, quelque part entre une apparence physique super-héroïque et un humour enfantin bien dosé.
11) The Flash
Evidemment, The Flash souffre de la comparaison avec d’autres oeuvres qui traitent du multivers comme Spider-Man : Across the Spider-Verse, Doctor Strange 2 ou encore Everything Everywhere all at once. Le film d’Andy Muschietti ne parvient pas à égaler ses paires. La faute à un scénario cousu de fil blanc, et à une esthétique dégueulasse où les effets spéciaux ne parviennent jamais à créer une once de souffle épique. Il n’empêche que l’œuvre propose inévitablement des surprises. Multivers oblige, les spectateurs croisent des variants de leurs personnages préférés, et des caméos de taille. Michael Keaton en Batman évidemment, est un pur plaisir. Quelle joie de retrouver le comédien de Tim Burton dans son vieux costume de Chevalier Noir. Il n’est évidemment pas le seul à apporter son aide à Flash, mais nous n’allons pas spoiler le plaisir des lecteurs. Malheureusement, The Flash se mesure à ses modèles sans pouvoir les égaler. Il cherche l’hommage, la citation en permanence, sans parvenir à se créer sa propre identité. La citation devient alors illusoire, factice, calculée, et donc décevante. Andy Muschietti perd clairement le contrôle de son film. L’intrigue s’enferme dans un climax au lissage numérique hideux, dans lequel des univers menacent d’entrer en collision, prétexte à mettre en scène des caméos mélancoliques, pas forcément tous de bon goût. En plus de recycler quantité de séquences déjà-vus, The Flash perd le contrôle de son propre univers, et devient un chaos de tous les instants, qui essaye de raccorder les wagons du Snyder-Verse, tout en justifiant le changement d’univers initié par James Gunn. The Flash est un zombie qui peine à respirer dans le paysage super-héroïque. A l’image de son DCEU qui agonise, The Flash est un pantin désarticulé, qui essaye de masquer un vide artistique de plus en plus inquiétant. C’est une poudre aux yeux qui tente de nous faire croire que tout va bien, alors que le film s’effondre sur lui-même en permanence. Plutôt que d’aborder son sujet par le prisme de la modestie, de l’acceptation, du mea-culpa, The Flash continue de faire des blagues désespérées comme si tout allait bien, alors que tout prend feu autour de lui.
10) Aquaman et le royaume perdu
C'est le tout dernier film du DCEU. Cinq ans après le premier volet, James Wan et Jason Momoa sont de retour pour raconter la suite des aventures de Aquaman. Sans surprise, ce deuxième volet n'est pas à la hauteur des attentes, ni même du premier film. Long-métrage paresseux, surtout extrêmement codifié, on s'ennuie gentiment devant les nouvelles aventures d'Arthur Curry. Film pas totalement raté, mais qui manque de rythme, de souffle épique, de profondeur et de ressorts émotionnels. C’est globalement vide, comme toutes les productions super-héroïques du moment…
9) Suicide Squad
Cela aurait dû être le Les Gardien de la Galaxie de chez DC Comics. Un film pop, qui met en scène des anti-héros décérébrés, rythmé par une mise en scène inventive. Malheureusement il n’en est rien. David Ayer a notamment détruit le Joker. Jared Leto interprète, à grand coup de mimiques ridicules, un piètre clown, relégué au rang de simple gangster peu convaincant. Peu menaçant, une folie relative, un diabolisme absent, le Joker de la Suicide Squad fait tout simplement pitié. Une fois ça clarifié, le film de Ayer n’est qu’un blockbuster classique qui tient parfois la route grâce à ses personnages attrayants et attachants, et via quelques vannes et situations drôles bien trouvées. Pour autant l’irrévérence promise est absente, la logique du scénario reste encore à démontrer, et le final grandiloquent fait pâle figure. Reste un Will Smith très inspiré que l’on prend plaisir à revoir.
8) Wonder woman
Wonder Woman est un divertissement très calibré, somme toute très classique, que ce soit dans ses enjeux, son enchaînement, ou des scènes d’action rares et réussies. DC/Warner semblent s’inspirer de ses confrères de Marvel en terme d’ambiance plus légère que les précédents opus du DCEU. Pour autant Wonder Woman n’est pas le film féministe promis tant les aspects sociaux et féministes sont absents. Wonder Woman est un énième blockbuster de plus calibré, et sans prise de risques.
7) Shazam !
Shazam ! partait pourtant très bien, offrant une première partie hilarante. David F. Sandberg, qui vient de l’univers horrifique, sait découper son rythme. Shazam ! réserve une introduction extrêmement drôle avec une enchaînement sans fin de vannes. C’est efficace, ça change du sérieux rébarbatif de DC Comics, et s’assume réellement en tant que comédie. Zachary Levi est parfait dans le rôle de ce héros enfantin. Pour autant, la seconde partie est beaucoup plus classique. Elle tombe dans le tout venant du genre, se reposant sur une confrontation finale insipide, interminable et répétitive. Shazam ! offre donc deux films : une joyeuse comédie suivie d’un film de super-héros ultra classique.
6) Birds of Prey
Birds of Prey est donc un divertissement inégal mais plutôt généreux. Les scène d’action sont particulièrement réussies, la mise en scène est colorée et offre un hommage appuyé aux comics, et Harley Quinn est une héroïne convaincante, notamment grâce à la prestation habitée de Margot Robbie. Même si le long-métrage a évidemment des défauts, il respire une bonne humeur communicative, et une volonté de bien faire les choses. Malgré un montage paresseux et un genre qui force parfois l’irrévérence superficielle, Birds of Prey s’installe dans le haut du DCEU.
5) Aquaman
Finalement ce nouveau membre de l’écurie DC est un film maîtrisé. Même si le scénario est d’un ennui cruel et ne permet pas aux enjeux d’être pleinement exploités, appuyés par des dialogues insipides, la mise en scène de James Wan est extrêmement travaillée. Le visuel est superbe, les scènes d’action renversantes, et les chorégraphies impressionnantes. Le cinéaste réserve des séquences d’anthologie, que ce soit dans son premier combat en plan séquence, une première confrontation titanesque entre les deux antagonistes qui rappelle la fin de Man of Steel, une course poursuite sur les toits d’une petite ville italienne ou encore la vision sombre et horrifique de la Faille visuellement renversante. Aquaman a des arguments visuels bien plus imposant que ses confrères.
4) Man of Steel
Petite déception que ce Man of Steel où le talent de Snyder semble s’être fait diluer par la Warner. La pâte du metteur en scène est absente, exit le souffle épique de 300, la mise en scène somptueuse de Watchmen, seuls quelques plans de ce nouveau Superman restent à l’image du cinéaste. Quelques incohérences scénaristiques viennent entacher le long métrage, quelques morts idiotes viennent casser la crédibilité des actions, tel que le décès de Kevin Costner, digne d’une véritable parodie. Un personnage d’ailleurs mal utilisé, un véritable potentiel de questions personnelles, psychologiques et philosophiques quant à la place de Superman dans l’univers complètement délaissé. Cependant, le traitement de l’action est époustouflant. Zack Snyder parvient parfaitement à partager la puissance de ses protagonistes. La force de kryptoniens fait trembler l’action, les coups sont d’une violence incroyable. Zack Snyder, dans un combat final imposant, est parvenu à retranscrire le gigantisme de ses personnages, chose peu aisée.
3) Zack Snyder's Justice League
Bon, l’histoire vous la connaissez sans doute. En 2017, Zack Snyder n’a pas eu le temps de terminer Justice League, remplacé sur la fin par Joss Whedon. En est ressorti un film hydride qui a terriblement déçu les fans. Face à cet affront, ces derniers ont exigé que Warner Bros produise la director’s cut de Justice League par Zack Snyder. Et contre toute attente, le studio a accepté, menant à ce Zack Snyder’s Justice League. Et il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette Snyder Cut. C’est à la fois un trip égocentrique, un excès artistique, mais aussi une vision plus aboutie, plus personnelle et plus passionnante. Les séquences ajoutées par Zack Snyder sont totalement ouf (mention spéciale à la séquence du Knightmare). Et même si le film a des défauts, une chose est sure : Snyder comprend beaucoup mieux ses personnages que Whedon.
2) The Suicide Squad
Sans surprise, The Suicide Squad est beaucoup plus réussi que le premier opus. Il faut dire que James Gunn change radicalement de style et adapte l’univers DC à son propre ton, son propre genre, et son propre humour. A la manière de Les Gardiens de la Galaxie, le metteur en scène tourne en dérision cette équipe de super-vilains sur la rédemption. Au contraire du premier film, qui optait pour un ton sombre, et un étalonnage crasseux, rappelant les films de gangsters, propre à David Ayer, The Suicide Squad est beaucoup plus flashy, très coloré, assez excentrique, dans le ton de James Gunn. Les deux films sont donc diamétralement opposés, ce qui offre autre chose à voir dans cette suite. Et James Gunn prouve encore une fois son savoir-faire inébranlable !
1) Batman V Superman : L'Aube de la Justice
Une confrontation iconique. Zack Snyder, en plus d’offrir des images impressionnantes, dresse toute une mythologie savoureuse. On retrouve pourtant les qualités visuelles du cinéaste, un respect des personnages, une interprétation de Bruce Wayne par Ben Affleck puissante et imposante, des scènes d’action impressionnantes et un rendu du gigantisme très bien représenté par une scène d’ouverture musclée. Mais l’attrait principal de BvS c’est surtout ses thématiques religieuses, et la dualité entre les deux protagonistes. La nuit contre le jour, l’Homme contre le Dieu, le faible contre le fort. Une véritable identité se met en place sur la religiosité de notre société moderne. Les nouveaux mythes sont dans la pop culture, les nouveaux dieux tombent du ciel. Toutes ces thématiques sont absolument passionnantes et bénéficient d’un traitement lent et précis.
Et birds of Prey...
Et Suicide Squad est au moins 15e pour moi, mais c'est parce que je connais les comics Suicide Squad et pas les Blue Beetle donc je m'en fous complet de ce film et de ce qu'il peut bien raconter. "Origin story poussive", ben le problème est que c'est compliqué de faire ça différemment. Faut présenter le perso, comment il est devenu ce qu'il est et son conflit. Si on retire l'humour et le 4e mur défoncé, Deadpool est extrêment classique aussi (et non, c'est pas un anti-héros, mais un pur héros qui va sauver sa princesse, mais en faisant des blagues de cul).
Par contre The Flash, si on met de côté les effets spéciaux, ben y a quand même des bonnes idées... C'est peut être dans mon top 5 de ces films car je m'arrête pas à des jolis pixels.
Mais bon, la compétition est loin d'être féroce.
Et définir un premier, euh... j'y arriverai pas je pense.
Man Of Steel, Wonder woman, Black Adam, ils sont là les 3 meilleurs DC. Le Justice League Snyder's Cut est excellent mais ne devrait pas compter vu qu'il vient surtout essayer de rattraper le grand n'importe quoi que représentait la première version.
À l'inverse, j'estime que Batman v Superman n'a rien à faire à la première place. Même sa version longue censée être plus claire est imbuvable. C'est pompeux, austère, déprimant… Snyder n'a strictement rien compris à ce que doit être un film de super héros.
Le Suicide Squad de David Ayer et Wonder Woman 1984 quant à eux devraient être derniers.